dimanche 1e décembre 2013

    Le Centre Bouffard-Vercelli trahi par le pouvoir socialiste !

    Les charognards se partagent déjà la dépouille d'un centre qui, tel un navire, se dresse toujours fièrement face à la mer malgré les tempêtes et ne se laissera pas couler sans se défendre ! Rien n'est encore fait même si le couperet est tombé de Paris, trahissant ainsi la confiance initiée par la parole donnée, les garanties de pérennité et toutes les promesses faites au printemps dernier. Des promesses en lesquelles les employés et la population de la Côte Vermeille avaient eu la faiblesse de croire. C'est qu'il était tellement sûr de lui monsieur le député Aylagas en annonçant la bonne nouvelle, on avait presque envie de s'excuser d'avoir douté de sa sincèrité en lisant son vibrant COCORICO via l'Indépendant du 30 avril 2013.

    Article publié par l'Indépendant

    Dernière minute : l'ARS serait défavorable aux transferts, confirme le député Pierre Aylagas

    Hier en fin d'après-midi, un coup de théâtre est annoncé par le député de la quatrième circonscription : "J'ai reçu un coup de fil de Martine Aoustin, directrice de l'ARS qui m'a demandé mon avis sur le transfert du centre Bouffard Vercelli, mais aussi du Château bleu à Arles-sur-Tech et de la cardiologie de Banyuls. Je me suis opposé totalement à tout transfert, en m'appuyant sur deux arguments : la lettre de la ministre de la santé, mais aussi sur le fait qu'il n'y a de la part du gestionnaire USSAP aucune compensation ni assurance du maintien de l'emploi poste pour poste. Elle devrait donc émettre aujourd'hui un avis défavorable sur les transferts des trois établissements. Je rappelle que Marisol Touraine, ministre de la Santé, m'a écrit en date du 3 décembre dernier que : "L'étude de ce dossier atteste du fait que le transfert de ces trois sites vers l'agglomération de Perpignan occasionnerait des pertes d'emploi au niveau local. La distance entre leur lieu d'implantation et cette dernière laisse à penser que ce regroupement ne légitime pas une action de regroupement (…). L'éventuelle réouverture de ce dossier sera conditionnée à l'existence de propositions concrètes visant la reconstruction des deux sites vétustes de Banyuls et Arles-sur-Tech." Le courrier de la ministre est toujours d'actualité. Un éventuel transfert ne pourrait être étudié que si des compensations intégrales en terme d'activité et d'emploi étaient proposées. Cette position m'a été confirmée hier en fin d'après-midi par le cabinet du ministre".

    Une menace se cachait derrière l'avant dernière phrase et disait clairement que la menace referait jour à la première occasion. Mais nul n'a voulu l'entendre, hormis le maire d'Elne Nicolas Garcia dont la mise en garde n'a pas été entendu et c'est vraiment regrettable. En vérité, tout ce que la ministre demandait, c'est qu'on lui offre la possibilité d'accepter la délocalisation en mettant en place des "compensations". Le message a été reçu 5/5 par les fossoyeurs et il ne leur restait plus que de concocter un dossier avec molt de "compensations" toutes plus satisfaisantes les unes que les autres, qui ne seraient jamais tenues mais permettraient à la ministre de donner son accord pour une forfaiture !

    Aujourd'hui, le démantèlement du centre Bouffard-Vercelli comme des établissement de Banyuls-sur-mer et Arles-sur-Tech font à nouveau les gros titres du même Indépendant qui y consacre une double page. Personne n'a été oublié dans les interviews et on a la mauvaise surprise de lire les propos du député Aylagas qui justifie de façon honteuse une décision inique, en mettant en avant les "promesses compensatoires" avancées par l'USSAP. Lire l'encart dans l'article ci-dessous intitulé "Des compensations". Pierre Aylagas, le "sauveur" d'hier, a rejoint les fossoyeurs sans état d'âme et argumente à tout va pour finalement conclure son bel exercice d'hypocrisie politique par une réflexion qui dénonce l'opportunisme du bonhomme : "Quelle que soit la décision qu'ils (les maires) choisiront je serai à leur côté." C'est beau comme un camion !!

    L'article ci-dessus fait la part belle à Patrick Rodriguez, le représentant de l'USSAP qui jubile à la manière des sots et nous accable sur trois colonnes de déclarations vaseuses d'où il ressort, en gros, que tout est à l'étude. Ce Patrick Rodriguez est le même qui en avril dernier avait traité avec un mépris insupportable les employés en lutte pour sauver leurs emplois. Sept mois plus tard, ayant obtenu gain de cause, le directeur de l'USSAP ne se sent plus de joie et nous la joue façon "Perrette et le pot-au-lait" version 3e millénaire. Après nous avoir asséné la teneur de ses "compensations", prudemment égrenées au conditionnel, vu que nul à l'heure actuelle ne peut garantir les belles promesses censées éviter le désastre, Patrick Rodriguez annonce en conclusion que  "(...) cette opération va créer au moins cent emplois nets ..." Incroyable aplomb pour le représentant d'un organisme qui s'apprête à supprimer plus de 500 emplois sur les trois sites concernés par le transfert vers l'Hôpital de Perpignan !  

    Qui peut croire que ces 3 établissements vont survivre à leur dépecage, en particulier celui de Bouffard-Vercelli, 250 employés à lui seul ? Personne ne peut croire à tant d'aléatoires affabulations, à part ceux dont le cerveau ne compte qu'un seul neurone !

    On peut lire aussi dans ce 2 pages de l'Indépendant, voir ci-dessous, l'article sur les réactions de :

    Jean-Marc Pujol, le maire UMP de Perpignan qui affiche une jubilation obscène, sans une pensée pour les employés, sans un élan de compassion pour les patients qui vont passer de l'air pur du cap Peyrefitte à celui vicié d'un hôpital en pleine ville, donne carrément la nausée ! LA HONTE SOIT SUR LUI !!!

    Jean-Claude Portella le maire PS de Cerbère, à l'opposé du maire de Perpignan, exprime toute la détresse et la fureur des employés du centre et des habitants de la Côte Rocheuse devant cette décision ministérielle qui entérine le vol d'un réservoir d'emplois vital aux trois villages concernés, et ce à seule fin d'en faire profiter l'agglo de Perpignan présidée par Jean-Paul Alduy, sénateur UMP et ancien maire de Perpignan.

    Nicolas Garcia, le maire PC d'Elne, n'a jamais manqué une seule manifestation organisée par les employés du Centre. Comme beaucoup d'entre nous, Nicolas Garcia est écoeuré par le comportement des élus locaux qui, comme on dit chez nous, font flotter tous les drapeaux. Toutefois, Nicolas Garcia laisse à ses collègues le bénéfice du doute, sans doute parce qu'il ne peut pas croire qu'ils aient été complices de cette forfaiture voulu par l'USSAP.

    Comme beaucoup d'entre nous, Nicolas Garcia a été choqué par les trahisons des responsables politiques du PS ainsi que par la joie affichée sans vergogne par le maire UMP de Perpignan et il dénonce tout cela sans langue de bois.

    Voici ce qu'écrit Nicolas Garcia, en ce dimanche 1 décembre.

    Transfert de Peyrefitte, Hélio-Marin et Château bleu, une décision scandaleuse.

    Je suis écœuré, depuis le temps qu’avec les salariés, la population et le PCF nous nous battons pour empêcher le transfert de ces trois établissements, de leurs lits, de leurs compétences et de leurs activités spécifiques, vers Perpignan, nous pensions que le gouvernement actuel nous aiderait à conserver cette activité sur place. Manifestement de ce point de vue aussi la politique de l’UMP et de Sarkozy continue. Il n’y a qu’à voir la joie du maire de Perpignan pour s’en convaincre.

    Il y a quelques mois lorsque suite à une indiscrétion, j’avais alerté les salariés et la presse à partir d’un document confidentiel de l’ARS, les politiques locaux avaient juré leurs grands dieux que les activités resteraient. Aucun n’avait alors envisagé le transfert et les activités de « substitution » dont-ils semblent se satisfaire aujourd’hui. De deux choses l’une, ou ils nous ont trompé ou ils ont été trompés. La décision de la ministre de la santé d'autoriser le transfert des lits de rééducation, le savoir-faire et les activités spécifiques de Cerbère, Banyuls et Arles sur Tech à Perpignan est indigne d'un gouvernement de gauche.

    La logique qui préside à cette décision s'inscrit encore et toujours dans les orientations exclusivement comptables de concentration des établissements de santé contenues dans la loi Bachelot, jamais abrogée.

    C'est un terrible coup porté à la spécificité des soins prodigués dans ce secteur géographique et un drame pour l'emploi, l'activité économique et l'aménagement du territoire de la Côte Vermeille et du Vallespir déjà sinistrés.

    C'est aussi un déni de démocratie face à la mobilisation farouche des professionnels, des usagers, des élus  et de la population de la Côte Vermeille notamment qui depuis des années se sont battus pour préserver des structures de soins de proximité et de grande qualité. Marisol Touraine prétend que sa stratégie nationale de santé est tournée vers la lutte contre les déserts médicaux, mais elle sera bien en difficulté pour expliquer pourquoi elle a fait le choix de priver notre arrière-pays, d'une telle richesse.

    Par ailleurs comment ne pas s'interroger sur les garanties apportées  aujourd'hui par le député de la circonscription quant aux compensations qui seraient obtenues à l'issue du transfert. N’est-ce pas lui qui jurait, il y a quelques mois à peine que le maintien de toutes les activités sur site était acquis?

    La seule garantie quitienne dans un tel contexte reste la mobilisation la plus large pour rappeler à Marisol Touraine, au gouvernement et aux élus de la majorité, que celles et ceux qui les ont portés au pouvoir en 2012 exigent un autre choix.

    J’en appelle à tous les salariés, à tous les élus, à l’ensemble de la population, il n’y a aucune décision sur laquelle on ne puisse revenir si la lutte est menée.

    Alors ensemble battons-nous pour que toutes les activités de notre département ne soient pas concentrées sur la périphérie de Perpignan. Comme toujours vous pouvez compter sur moi et sur le PCF pour être bien présents aux côtés de ceux qui se battent.

    Nicolas Garcia.

    ***

    Ce qui est frappant quand on regarde, (article ci-dessus) la photo du directeur de l'hôpital de Perpignan, c'est son arrogance ! Il est évident que Vincent Rouvet est content-content ! Pourtant à lire ce qu'il dit il n'y a pas de quoi ! L'accueil des services volés aux établissements de Cerbère, Banyuls-sur-mer et Arles-sur-Tech est encore à l'état de projet, des projets archi flous, évanescents, dont on n'est sûrs que d'une chose, ça va coûter cher ! Mais Vincent Rouvet est satisfait, c'est "son" établissement qui va profiter du larcin et pas Montpellier comme cela avait été dit à certains moment. Montpellier, la tentaculaire, qui n'a de cesse de faire à Perpignan ce que Perpignan n'a de cesse de faire aux villages alentour. Les choses se passent comme avec les poissons, les gros mangent les petits sauf que parfois les petits échappent aux mâchoires des gros ! 

    En attendant on nous parle d'un délai de 2 à 3 ans (sic!!) pour les transferts des centres sacrifiés sur l'autel des "petits arrangements entre amis", voilà qui donne largement le temps aux employés de se préparer à contre-attaquer, mettre en place des actions d'opposition, comme par exemple empêcher le déménagement des appareils de soins. On a vu qu'à Bouffard-Vercelli, en avril 2013, les handicapés en fauteuil donnaient aussi de la voix et dressaient des pancartes pour dire qu'ils voulaient garder leur centre, soyons assurés qu'ils remettront çà pour une nouvelle action de lutte !

    Avec l'aide de chacun et la justice comme drapeau, nous devrions faire mordre la poussière à tous les arrogants et irresponsables qui, sous prétexte de la "crise", se partagent le gâteau de la république et s'empiffrent sans vergogne aux dépends de ceux qu'ils dépouillent.

    En attendant l'heure de coiffer non pas le bonnet rouge de la révolte bretonne, mais la baratina rouge de la révolte Catalane, le centre de Peyrefitte a encore de beaux jours devant lui !

    NO PASSARAN !

    ***

    POUR MÉMOIRE

    Ce n'est pas en 2009 mais en 2007 que les responsables de la santé, à l'époque c'était l'ARS, ont commencé à envisager de fermer le centre de Cerbère, j'en apporte pour preuve l'article que j'avais publié à l'époque sur ce même site. Lire... J'ai arrêté mes publications quand le Collectif de défense, qui s'était formé dès l'annonce de la menace de fermeture, a mis en ligne son propre site web. Malheureusement, ce site n'a pas été aussi actif qu'on pouvait l'espérer je ne suis même pas sûre qu'il existe encore aujourd'hui.

    On remarquera que déjà à l'époque je soulignais que les structures chargées d'accueillir les patients n'étaient toujours pas sorties de terre ... celà fait 6 ans et ces structures sont toujours à construire !! Ce serait à se tordre de rire si les enjeux humains et financiers n'étaient pas si graves !

    On peut aussi constater que si les gouvernements changent les fonctionnements aberrants, injustes, stupides et iniques perdurent quelle que soit l'étiquette du Président en place !

     

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