18 novembre 2013

    Vent debout contre la pollution aux nanoparticules

    Jocelyne Ruiz ne lâche rien !

    C'est suite à l'action de Jocelyne Ruiz contre la pollution par les nanoparticules que, le 6 novembre dernier, j'ai publié un premier article sur ce danger sournois dont les responsables de l'état et de l'administration se fichent, apparemment, comme d'une guigne. Alors que ce problème est récurrent depuis au moins trente ans, les responsables politiques ainsi que la lourde, pesante, inefficace et grandguignolesque administration française commencent enfin à se pencher, avec une réticence évidente de part et d'autre, sur ce danger mortifère qu'on peut difficilement qualifier de "nouveau" !

    Durant la décennie 1980, alors que je me promenais dans la campagne, j'ai vu un camion citerne du SGAD déverser directement dans la terre, aux environs du lieu-dit "mas Ventou", les boues prélevées à la station d'épuration et vu la réaction des employés en s'apercevant que je les observais, il était évident que ce qu'ils faisaient étaient interdits. Alors, quand je lis, dans le courrier que Jocelyne Ruiz vient d'envoyer au Président de la commission d'enquête "déchets" du CG des Pyr.Or,  Mr Balandraud, qu'aujourd'hui ces boues sont utilisées dans l'agriculture, il me vient comme un vertige !

    On ne dira jamais assez l'importance primordiale des actions citoyennes pour protéger la santé publique ! 

    Jocelyne Ruiz est de ces citoyens responsables et actifs, qui dénoncent les manquements aux lois et à l'éthique, trouvent des solutions et les proposent aux responsables politiques et administratifs, les incitant ainsi à ne plus protéger les pollueurs par un laxisme, voire une complicité, criminels.

    La lettre de Mme Ruiz adressée à Mr Balandraud n'est qu'un petit bout de son travail, un travail remarquable, étalée sur des années et qui demande beaucoup d'abnégation, de pugnacité et de courage. Jocelyne Ruiz est de ces citoyens qui rêvent d'une société plus humaine et un environnement plus sain sans attendre, comme le fait le plus grand nombre, que d'autres agissent à leur place.

    Il y a ceux qui vivent la tête enfouie dans le sable et ceux qui agissent, Jocelyne Ruiz est de ceux qui agissent et on peut l'en remercier ainsi que tous ceux qui, comme elle, agissent au lieu d'attendre passivement !

    Ci-dessous la lettre de Mme Ruiz adressée à

    Mr Balandraud

    Responsable "déchets" du CG des Pyr.Or

     

    « Notre richesse est en toute vie »

    Association n° W2A1000345

     

    Jocelyne Ruiz                                                                                               Monsieur Pierre BALANDRAUD            

    12 rue Camille Pelletan                                                                                 Président commission d'enquête

    66650 Banyuls sur Mer                                                                                 Direction de l'eau, l'agriculture, et de l'environnement – mission déchets

    Tel : 06 33 18 78 33                                                                                      Conseil Général Pyrénées Orientales

    mail : jocelyneruiz1@gmail.com                                                                      24 quai Sadi-Carnot

                                                                                                                        BP 906 66 906 Perpignan Cedex

                                                                                  

    Objet : enquête publique relative au projet plan de prévention et

    de gestion des déchets non dangereux des P.O du 14/10/2013 au 15/11/2013

     

    Banyuls sur Mer, le 15 novembre 2013

    Monsieur le Président,

    Je vous invite à prendre connaissance de mes avis sur le projet de prévention et de gestion des déchets non dangereux des P.O et de son rapport environnemental :

    Je rappelle :

    Code de l'environnement – article L541-2 : obligation d'éliminer les déchets dans des conditions propres à éviter de porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement.

    Aussi je ne peux que constater lors de l'analyse du projet : des choix de prévention et de gestion de nos déchets totalement éloignés de cet article de loi.

    En effet,

    nos responsables politiques n'ont toujours pas réglementé correctement les nanotechnologies afin de protéger notre santé et notre environnement.

    Elles n'existent pas aux yeux du législateur sauf depuis le 01 2013 - obligation de déclaration annuelle des substances à l'état nanoparticulaires fabriquées, importées et/ou distribuées.

    Les nanotechnologies ne sont toujours pas prises en compte dans la réglementation des déchets ni même dans les outils de planification des pouvoirs publics dont tout particulièrement ce projet dans notre département.

    A notre insu – des nanomatériaux et des nanoparticules - sont introduits en nombre de plus en plus croissant dans les produits de grande consommation et comme aucune règle ne nous permet de les identifier ils se retrouvent donc dans nos déchets ménagers et assimilés, et aussi les déchets urbains dont les boues et les résidus de traitement des eaux usées, et dans les déchets de l'incinération mâchefers et autres.

    Problèmes :

    – Réactions encore méconnues de certaines nanoparticules en centre d'incinération. Certaines particules sont inorganiques et la combustion n'est

    pas totale puisque les températures du four sont inférieures à celle de la combustion pour les molécules (1).

    – Les procédés industriels de traitement des eaux, des eaux usées et des effluents ne se préoccupent pas encore de l'élimination des nanoparticules

    et les capacités de traitement des installations existantes ne permettent pas d'éviter la contamination des boues par les nanoparticules et leur rejet dans le milieu naturel (2).

    – Manque vertigineux de connaissances essentielles quand au devenir des nanomatériaux et des nanoparticules en fin de vie (3).

    – Les comportements des mâchefers sur le long terme est encore peu étudié, les données inexistantes, les connaissances sur les mécanismes qui régissent leur comportement à la lixiviation peu développées.

    Face aux incertitudes et les prises de risques le principe de précaution – principe d'action raisonnée et responsable – doit être pris et exigé par tous les citoyens.

    J'alerte toutes les agricultrices et agriculteurs afin que nous puissions ensemble arrêter ces massacres et contaminations généralisés de l'ensemble de notre chaîne alimentaire : nos sols, nos eaux, notre air, la faune, la flore et notre climat :

    - La maîtrise des rejets toxiques, écotoxiques, contaminants dans les réseaux n'est-elle pas la 1ère condition pour un retour au sol de qualité des matières organiques ?

    - Pouvez-vous encore accepter une fertilisation organique des sols agricoles par des boues de station d'épuration et résidus de l'assainissement non collectif chargées de micro-polluants, de métaux lourds, de résidus chimiques et pharmaceutiques etc... et maintenant des nanoparticules ?

    Remplacer la fertilisation minérale par une fertilisation organique remplis de résidus dangereux... Est-ce vraiment un choix éclairé ?

    Et où est votre respectabilité ?

    - Comment pouvoir assurer les garanties de qualités sanitaires de notre alimentation, l'équilibre de nos écosystèmes, et un avenir encore viable et possible pour nos enfants et petits-enfants dans de telles conditions ?

    Le sort des générations présentes et futures est gravement hypothéqué...

    - Pour prévenir tout risques de dommages pour l'environnement et la santé, depuis 2003, la Suisse a fait le choix d'interdire l'épandage des boues des stations d'épuration. Les boues et résidus d'assainissement sont incinérés.

    - Concernant le contrôle de l'application des réglementations, la chambre d'Agriculture nationale dénonce que « les services de contrôle de l’État ne bénéficient pas de moyens humains et financiers et donc les risques de dérives sont grands » - extrait note - composts d'origine urbains – le recyclage en agriculture 01 2012.

    - Et une course aux hectares d'épandages entraînera une nouvelle inflation du prix des terres !!!!

    1ORDIMIP Adeline Gardien déchets des nanotechnologies : de l'information à la gestion 07 2010

    2ORDIMIP : « le savoir un préalable à la gestion »

    3INERIS – projet nanofluegaz à compter du 20/09/2011 pour 33 mois

    Mes observations les plus importantes :

    D'un point vu général, il s'agit d'un projet tourné exclusivement sur une prévention quantitative donnant le sentiment de ne prendre en compte que l'intérêt de certains tiers, et donc bien éloigné de l'intérêt général.

    – Aucune prise en compte des bassins de vie.

    Le chiffre de 0.4 kg/ht de la collecte des déchets dangereux diffus nous prouve bien où peuvent être déversés les résidus liquides dangereux sinon dans les réseaux d'eau...

    – Utilisation des mâchefers en techniques routières sauf sur la nappe plioquaternaire.... Une exception qui pourrait confirmer la règle mais non nous sommes au pays du droit à géométrie variable...

    – la réglementation actuelle des mâchefers, auquel se réfèrent le Préfet et ses services, élude totalement la question du coût environnemental et sanitaire. Encore des surcoûts qui seront socialisés... bonjour la dette !

    – Les seuls objectifs de recyclage de la fraction fermentescible des ordures ménagères se fait par le développement du compostage domestique, alors qu'elle est une matière première 100 % locale pour une production d'énergie renouvelable 100 % locale. Le Languedoc-Roussillon, produit seulement 10 % de ce qu'elle consomme, le reste 90 % est … importé !

    Les collectivités vendent le compost à un tarif inférieur à son coût de revient (!) et bien souvent l'écoule gratuitement alors que les professionnels payent un coût élevé pour la valorisation de leurs déchets verts qui en plus finissent mélangés avec les boues. N'est-il pas interdit de vendre à perte ?

    A Banyuls sur Mer, où je vis, actuellement, je dénonce entre autre :

    Les containers en PAP – poubelle jaune- sont collectés par la benne à ordures des poubelles grises. Les citoyens sont vraiment pris pour des imbéciles, ils ne sont pas respectés - un service public de médiocre qualité, de plus en plus cher et éloigné de l'intérêt général.

    L'été tout déborde, les encombrants envahissent les rues à toute heure et Banyuls fleure bon la Rose. Une belle image de marque pour une station touristique.

    Une déchetterie où les déchets dangereux sont stockés au sol dans des contenants loin des règles de sécurité et donc des conditions de travail difficiles.

    Un maire qui se donne le droit de :

    – insulter ses administrés, et même faire un bras d'honneur en fin de séance de conseil municipal

    – déverser le curage de la rivière Ballaury dans la mer qui a eu pour conséquence pendant au moins 15 jours une eau non conforme aux bains de mer. Aucune visibilité n'a été assurée de l'avis aux habitants des risques de baignade.

    – déverser et stocker les déchets suite aux inondations du plat du village sur le terre-plein de la gare SNCF

    – n'assure pas sa responsabilité parmi tant d'autre de police de réseaux – des eaux saumâtres se déversent directement dans l'environnement

    – au port un stockage des déchets dangereux de la navigation dans des conditions de république bananière

    le site de la communauté de communes dont dépend Banyuls– Côte Vermeille – les Albères – ne communique aucun renseignement au sujet de la gestion des services publics, et n'a même pas changé sa nouvelle adresse et téléphone depuis son déménagement... signes de grande transparence et de respect de ses administrés.

    Notre société de sur consommation, de gaspillages et gâchis en tout genre est face à des crises majeures sociétales, sanitaires et environnementales ; Elle ne pourra sortir de ce processus infernal de fuite en avant que par une prise de responsabilité commune et partagée– acteurs du secteur agricole – entreprises – collectivités – usagers des services publics –

    Cette responsabilité commune est une opportunité pour retrouver le bon sens (4) à notre développement et pour être en mesure de pouvoir encore assurer un avenir viable possible à nos enfants et petits-enfants (5).

    Je demande de pouvoir soumettre aux acteurs du secteur agricole, aux entreprises - tout secteur- acteurs concernés par mon projet économique collectif d'intérêt général pour nous permettre de :

    – nous prémunir des risques de dommages graves et irréversibles à notre santé et à notre environnement face à l'absence de certitudes

    – mette en œuvre l'économie circulaire dans l'intérêt de tous les tiers, devenue urgente et indispensable pour un véritable développement durable.

    Merci de votre attention,

    recevez, Monsieur, mes salutations distinguées.

                                Madame la Présidente

                                     Jocelyne Ruiz

     

    Référence :

    INERIS extrait cahier d'acteur du débat public national 11/12/2009

    …. Certains des risques des nanomatériaux pour la santé et l’environnement sont d’un type nouveau, et posent la question de la faisabilité de l’évaluation des impacts

    physiques et socio-économiques qui leur sont associés.

    On peut citer par exemple l’impact du nano-argent sur le fonctionnement de l’épuration des eaux usées et la microbiologie des sols, avec des conséquences induites sur la production d’eau potable à partir d’eaux de surface, ou pour l’agriculture et l’alimentation (en raison de l’épandage agricole de boues qui pourraient contenir des nanomatériaux).

    En dehors de l’impact socio-économique de type santé-environnement, d’autres

    impacts macro-économiques spécifiques sont évoqués pour les nanotechnologies..

    AFSSAT Comité de prévention et de précaution – Quels dangers quels risques ? 2006

    _______________________

    4 Bon sens paysan, la bonne direction, ….

    5 Principe 1 déclaration de Stockholm 1972 : L'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures

    AFSSAT Nanotechnologies et alimentation

     

    CESE contribution débat public 2009

    INERIS projet de recherche nanofluegas 20/09/2011 durée 33 mois

    ORDIMIP

    - les nanoparticules dans les déchets un chantier à ouvrir : le savoir un préalable à la gestion - Cahier d'acteur débat public 12 2009

    - déchets des nanotechnologies de l'information à la gestion - Adeline Gardien 07 2010

     

    FNE

    – communiqué de Presse 02 2012 – « réponse de l’État deux ans après... »

    – avis d'agence sanitaire et d'organismes 2008 à 2011

    – extrait des bulletins de veille AFSSET/ANSES 2008 à 2011

    SEPANO – Aquitaine - cahier d'acteur débat public – Non aux nano sans application préalable du principe de précaution 12 2009

    Courrier transmis à :

    La presse locale et nationale dont Marianne qui veut mettre en débat public le gâchis institutionnalisé suite à la révélation par le film Super Trash de Martin Esposito– la gestion de la décharge de Villeneuveloubet près d'Antibes dont les problèmes ont été déplacé sur la plus grande décharge d'Europe au Nord de Marseille !!!!....

    Tous les syndicats de l'agriculture

    Syndicat – Solidaire –

    CNIID suite à une pétition à François Hollande sur Change.org où nous pouvons nous rendre compte du nombre important des mécontents des services publics locaux

    Fondation Danièle Mitterrand

     et mon réseau social

     

     

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