Dimanche 23 novembre 2014

Le taureau massacré et dépecé (suite mais pas fin ...)

Dans mon précédent article je dis que si les chiens se sont jetés sur le taureau c’est qu’ils ont d’abord vu un bon bif à se mettre sous la dent. L’Indépendant laisserait croire que mon trait d’humour a un fond de vérité puisqu’on apprend qu’après avoir massacré ce pauvre taureau dans des conditions que je préfère ne pas imaginer, les chasseurs l’ont dépecé pour le donner à manger à leurs chiens … sans commentaire !

Mais qu’est-ce que c’est, que ces chasseurs qui ne contrôlent pas leurs chiens ?

Car enfin, si la meute canine a attaqué le paisible bovidé, les propriétaires des chiens sont les premiers responsables ! Soit ils les ont excités volontairement contre le taureau (la question se pose…) soit les Rambo-du-dimanche ont été incapables de stopper la meute affamée quand elle s’est précipitée sur le paisible bovidé. Dès cet instant l’animal ne pouvait que se défendre sans pour autant s’attaquer à l’homme, on a vu que seuls un chien y a laissé la vie et deux autres ont été blessés. Bien sûr, les chasseurs essayent de faire croire que l'un d'eux a été blessé à la joue, mais quel homme attaqué par un animal du gabarit d’un taureau, soi-disant « furieux » par-dessus le marché, s'en sortirait avec une égratignure à la joue ?

La vérité à mon avis c'est que lorsqu'ils ont vu que le taureau n'était ni bagué ni marqué, donc sans propriétaire "officiel", ce qui voulait dire qu'il n'appartenait à personne, suffit pour lâcher les fauves qui, en l’occurrence, n’étaient ni le taureau ni les chiens, mais bien les « guerriers » du dimanche qui ont vu là une bonne occasion de tirer sur une cible quasi immobile !!

Je me suis laissée dire que, même parmi les chasseurs, certains désapprouvaient ce qui s’était passé, certes du bout de lèvres et c’est bien dommage, car on aimerait avoir le fin mot de cette affaire pitoyable qui s’est terminée en carnage !

Personnellement, je suis allée pendant plus de vingt ans, me promener tous les jours dans l'arrière-pays, que je connais par coeur, et un de mes lieux préféré était justement le mas des Abeilles, là où s’est déroulé le « drame » ! JAMAIS ! Ô grand JAMAIS ! je n’ai été attaqué ni même menacée par les vaches, même lorsqu'elles étaient avec leurs veaux ! Il m'est aussi arrivé très souvent de voir le taureau, seul ou avec quelques femelles ! Alors, pourquoi ne me suis-je jamais faite attaquer par une vache ou un taureau « furieux » ? Tout simplement parce que quand je voyais les bovidés d’un côté moi j’allais direct de l’autre !

Si je voulais ironiser je conseillerais aux chasseurs de se faire donner des cours comportementaux auprès des randonneurs, afin d’apprendre ce qu’il faut faire, ou ne pas faire, quand on croise un taureau, un troupeau de vaches, a fortiori si ces « dames » ont leurs petits avec elles !

Mais je me bornerai à conseiller aux chasseurs d’apprendre à maîtriser leurs chiens, et le meilleur moyen c'est de les traiter mieux qu'ils ne les traitent ! Ces pauvres chiens sont, en dehors des périodes de chasse, parqués dans des chenils en pleine campagne afin que leurs cris n'ennuient pas le voisinage, et je peux vous dire que beaucoup vivent là un enfer continue, jour et nuit ! Souvent, ils se battent entre eux, pour un os, pour rien, parce qu'ils deviennent fous de trop peu de place, trop peu d'exercice, trop peu d'affection ! Les pauvres femelles, quand elles sont en chaleur, ne sont pas toujours isolées des mâles et sont martyrisées, parfois jusqu'à la mort, par l'assaut de ces derniers ! La nourriture est parcimonieuse, seuls les plus malins ou les plus forts mangent, quant aux autres ... pas une caresse pour ces pauvres chiens, pas un contact avec l'Homme sinon pour recevoir des coups de pieds quand celui-ci leur porte à manger ! Les chiens de chasse à Banyuls (et ailleurs certainement !) vivent dans ces conditions d’enfermement affreuses, au point de devenir aussi fous que nous le deviendrions nous-mêmes si nous devions subir une horreur pareille !

Imaginez alors, quand la chasse est ouverte et qu'on lâche ces malheureux chiens dans la nature, après un transport où ils sont serrés à étouffer dans des cages minuscules où ils ne peuvent même pas tenir debout et qu'on ouvre brusquement, pour les lâcher, les libérer, les rassembler, terrifiés à cause du bruit alentour, des hurlements de leurs congénères, ceux des chasseurs qui leur ordonnent de poursuivre le gibier ? Un cauchemar en non-stop ! Comment voulez-vous que les pseudo "patrons" de ces pauvres chiens-martyrs aient un quelconque ascendant sur eux en cas de drame ? Ils n'en ont aucun, sauf de battre comme plâtre ceux qui ont eu la mauvaise idée de revenir après s'être enfuis ! Et je ne parle pas des chiens qui se perdent dans la nature chaque dimanche !! La seule chose qui ennuie le propriétaire c'est que ces chiens coûtent chers à l'achat mais ce que va devenir le chien ils s'en foutent complètement et enragent à l'idée qu'un autre chasseur le leur a "piqué" !

Certains chenils, en tout cas ceux que j'ai vu de mes yeux à Banyuls, mériteraient d’être fermés sur le champ et les propriétaires se voir infliger une amende pour mauvais traitements envers un animal, une amende assez forte pour leur enlever l'envie d'enfermer un seul chien dans un chenil perdu dans la nature ! Seulement voilà, dès qu’il s’agit des chasseurs, puissant lobby qu’aucun politique n’a envie de se mettre à dos, on entre dans un monde surréaliste où tout est permis aux tueurs du dimanche !

Tout le monde a très bien compris que les chasseurs de Banyuls-sur-Mer, même s'ils tentent de prouver le contraire, se sont « fait un carton » avec ce pauvre taureau, qu'ils ont dépecé pour le donner à manger aux chiens (rien que du bénéfice !) tandis qu’un malheureux chien a laissé la vie dans "l'attaque" et que deux autres ont été blessés au "combat" .... lamentable !!

Une enquête est en cours, je pense que nous devons être nombreux à espérer (contre toute espérance ...) que ce « carton » de trop coûtera très, très cher à ceux qui se sont fait un grand plaisir avec ce massacre, indigne même d'un chasseur !

NB : J'invite ceux qui ne sont pas d'accord avec mon article de l'écrire à la rubrique "commentaire" ci-dessous plutôt que de m'écrire ... au moins tout le monde profitera de leur point de vu !

Ci-dessous les deux articles de "l'affaire" publiés par L'Indépendant de Perpignan

Il est évident que les journalistes ne croient pas un mot de ce que racontent les chasseurs !

On en a pour preuve le conditionnel utilisé dans le titre et le dessin  ...

 

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