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29 octobre 2013
Les virus tueurs sont parmi nous !
Hypocondriaques de tous poils accrochez-vous à vos amulettes, angoissés chroniques à vos calmants et ceux qui n'ont peur de rien commencez à trembler, cet article nous révèle une effrayante réalité : Les virus sont déjà parmi nous ! *** Message du futur : le Coronavirus est la prochaine grosse merde à inscrire sur votre agenda Ou comment une fausse grippe risque de tuer des millions de gens Par Ronan O'Kelly Au-delà de
tous les trucs qui semblent nous pousser chaque jour plus près de la fin du
monde – pluies de météorites s'abattant sur des villages russes ou dictateurs
Nord-Coréens bourrés – il y a toujours quelque chose de moins spectaculaire et
de bien plus dangereux qui s'élève en même temps du merveilleux monde des
maladies et des virus. Le dernier en date est une nouvelle souche du coronavirus, virus mortel qui tient son nom de la
terrible couronne d'imperméabilité qui protège la totalité de son enveloppe. Cette
semaine, à l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham au Royaume-Uni, le
« novel coronavirus » a entraîné la mort d'une sixième personne. Le
mois dernier, deux autres proches de la victime avaient contracté le virus, si
bien que les scientifiques pensent que cette nouvelle infection est
transmissible d'humain à humain, ce qui n'est pas le genre de nouvelle que l'on
aime entendre à propos d'un virus mortel potentiellement capable de buter
toutes les personnes que vous connaissez. Alors que
les autorités médicales internationales refusent pour le moment de tirer la
sonnette d'alarme, ces récents développements du virus pourraient hausser le niveau
de menace, explique David Quammen, auteur de Spillover : Animal
Infections And The Next Human Pandemic. « Ce virus est inquiétant, et
ce, pour des raisons évidentes, » dit-il. « La transmission d'humain
à humain est l'une des étapes que doit traverser un virus s'il espère muter en
une pandémie généralisée. » Le novel
coronavirus a été découvert en septembre 2012, quand un ressortissant qatari a
dû rejoindre Londres afin de faire soigner sa mystérieuse toux. Selon Quammen,
les experts ont immédiatement donné l'alerte. « Certaines familles et
groupes de virus sont sur la liste de surveillance des maladies
"particulièrement préoccupantes", parce que celles-ci ont le
potentiel de devenir les prochaines grandes épidémies mondiales, voire, les
futures pandémies. Les coronavirus figurent sur cette liste. »
Jusqu'à
maintenant, seuls 12 cas de novel coronavirus ont été rapportés dans le monde –
dont un tiers au Royaume-Uni. Similaire au virus SRAS qui avait ravagé l'Asie
il y a de cela dix ans, le coronavirus est une maladie des poumons dont les
symptômes se résument à des douleurs rénales, des difficultés respiratoires et
une forte montée de fièvre. Pour l'heure, la moitié des cas rapportés ont été
fatals à leurs porteurs. Autre bonne nouvelle : une nouvelle étude révèle que le virus se développe
dans le corps humain plus vite que le SRAS et infecte le système immunitaire
aussi facilement qu'un rhume des foins. Alors que
les médecins anglais et écossais ont assuré que le virus posait actuellement
peu de risques pour la population, la vérité est autre : il est juste encore
trop tôt pour déterminer exactement son degré de dangerosité. Un
porte-parole du Health Protection Agency (HPA) britannique a expliqué en
début de semaine dernière : « Avec ces nouveaux virus, on ne sait
jamais vraiment comment s'y prendre : quand vous avez si peu de cas, vous
pensez que ceux-ci n'agissent sur le corps humain que d'une certaine manière.
Mais bien sûr, ces virus peuvent muter. Les virus changent fréquemment, et
parfois, du jour au lendemain, un nouveau peut émerger de l'ancien. De même,
l'un d'eux peut émerger lentement, sur une longue période, en ne présentant que
très peu d'altérations au fil du temps. Il est donc impossible de se prononcer
sur le novel coronavirus dès aujourd'hui. » Mais, que ce
coronavirus s'achève sur un cataclysme ou disparaisse aussi vite qu'il est
arrivé, les scientifiques pensent que ce n'est qu'une question de temps avant
qu'une pandémie d'envergure mondiale ne se déclare. David Quammen
explique : « Ce que les experts disent c'est que oui, il est très
probable que de nouvelles maladies apparaissent dans les années à venir. Je
parle de la fameuse "Next big one". Il est presque tautologique de
dire qu'il y en aura une. La question c'est : à quoi ressemblera-t-elle ?
Et surtout : quelle ampleur elle aura ? » Les
éruptions de nouvelles maladies mortelles sont pourtant plus courantes qu'on le
croit. Lors des derniers mois seulement, une nouvelle souche de tuberculose
imperméable aux médicaments a commencé à se propager en Afrique subsaharienne.
De même, le nombre de gonorrhées incurables a fortement augmenté ces
deux dernières années aux États-Unis. Mais plus que ces derniers, le
coronavirus a le potentiel pour devenir un problème d'ordre international.
« Les
experts se demandent souvent : "Alors, quels groupes de nouveaux virus
peuvent entrer dans la catégorie des PGC ?", dit Quammen, et les premiers
qu'ils désignent sont systématiquement les coronavirus. C'est pourquoi ils sont
vraiment inquiets ou au moins très, très attentifs à l'essor de ce novel
coronavirus. Si celui-ci correspond à leurs prédictions, alors il est certain
qu'il s'agira de la prochaine maladie à grande échelle. » On pourrait
se dire que nos technologies médicales avancées, ainsi que nos systèmes de
surveillance aideront inévitablement à enrayer la propagation de la prochaine
grande épidémie. Aussi, les récentes avancées en termes de protection des
maladies pourraient également freiner la propagation d'un nouveau virus
incurable. Mais pas de bol, la réalité tient plus du bummer intersidéral : en
fait, la nature même de notre monde toujours plus « connecté », « en réseau »,
permet de réunir les conditions nécessaires à l'épanouissement d'un nouveau
virus infernal, de la même manière qu'un herpès labial contamine l'intégralité
d'une boîte de nuit au lendemain d'une fête de fin d'examens. « Nous
sommes désormais sept milliards d'humains, et nous n'avons jamais été si
connectés les uns avec les autres. Nous transportons de par le monde des
produits, des hommes, ou n'importe quoi d'autre, par avion, bateau, train, etc.
et tout cela très rapidement, » explique Qu ammen. « De fait, si une
nouvelle maladie nous tombe dessus, elle sera propagée autour du globe tout
aussi rapidement. Nous sommes autant à la merci de ce virus qu'un maquis de
Provence attendant d'être anéanti par le Reich. » Bien sûr,
avec une poignée de cas pour le moment, il serait prématuré de paniquer sur
cette triste histoire de coronavirus. Mais cela ne veut pas dire que la Next
big one n'est pas déjà à l'horizon. Et si elle frappe, son impact pourrait être
catastrophique. « Il
est raisonnable de dire que le coronavirus pourrait tuer des millions de gens,
m'a finalement dit Quammen. Rappelez vous que personne ne prévoyait
l'effroyable pandémie de sida avant le début des années 1980. Pourtant,
celle-ci s'était amorcée durant les deux décennies précédentes. À l'heure
actuelle, elle a tué 33 millions de personnes – alors que 30 autres millions
sont toujours infectées. Alors, est-il possible qu'un autre cataclysme se
propage parmi l'humanité – très rapidement ou sur une longue période – et tue
33 millions de personnes ? Oui, absolument. »
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