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mardi 17 mars 2015

Michel Moly

ou

l’art du caméléon

Il aura fallu 11 longues années au Conseil Général et à Michel Moly, conseiller général délégué aux affaires de la mer, pour faire interdire partiellement la cueillette du corail rouge.

« Partiellement » car la cueillette n’est interdite qu’à partir de 50 m, normal puisqu’en deçà des 50 m il ne reste plus rien, les corailleurs-prédateurs de Provence ont tout rasé ! Je n’appelle pas cela une interdiction, mais une insulte à l’intelligence des citoyens !

Par contre ce que Michel Moly oublie de nous dire, c’est combien ont rapporté ces onze années de rapines ?  

11 ans pour venir à bout d’un banc de corail laisse subodorer que la taille de ce banc devait être gigantesque et peser plusieurs milliers de tonnes. Le surnom du corail, l'Or Rouge, est justifié par le prix exorbitant de ce vivant si fragile et précieux : 120 gr valent 1200€ ! On a le vertige en réalisant que le total de ces 11 années de vol, estampillé NF, représente certainement non pas des millions mais des milliards d’euros !

A qui a profité le crime exactement ?

Qui, hormis les corailleurs, s’est enrichi du produit de ce vol ?

Le Conseil Général, champion toute catégorie en commandes d’études aussi chères qu’inutiles, a-t-il pris la peine de commander une étude financière qui permettrait de savoir ce qu’a rapporté le pillage du corail rouge catalan en 11 ans ? Si cette étude a été faite, pourquoi ne pas la publier ? Le Syndicat des pêcheurs marseillais fait-il donc si peur à ceux qui devraient protéger nos richesses marines ?

Un corailleur a le droit de remonter 50 kg de corail rouge, un crime contre la Nature quand on sait que le corail pousse de 4 mm par an ! En outre, personne ne vérifie quelle quantité le pilleur remonte exactement, il déclare ce qu’il veut ! On sait qu’il y a eu jusqu’à 20 corailleurs par jour à « travailler » sur le site. Qui est allé vérifier que chacun ait son permis ? Car figurez-vous qu’il faut un permis pour piller le corail, ce qui paraît contradictoire puisqu'il parait qu'en métropole, contrairement aux DOM-TOM ou c'est interdit, on a le droit de cueillir le corail ! Où est la logique dans tout çà ? 

La seule chose qui n'est pas un mensonge, c'est que le corail rouge Catalan a été pillé officiellement pendant 11 ans et l'est peut-être encore officieusement ! Dès lors nous sommes en droit de nous demander si cette pêche, miraculeuse pour les corailleurs provençaux, a été enregistrée quelque part et si « oui » où sont les résultats ? Les Catalans, qui ont lutté à coups de vaines pétitions contre le détournement de leur Patrimoine, ont le droit de savoir à quel montant s’élève le trésor qu’on leur a volé ? Hélas, cette information, ô combien importante, ne figure pas dans le programme de Michel Moly !

J’ai lu et relu les 20 pages en papier glacé du programme électoral de Michel Moly, je n’ai rien vu, pas une ligne, pas un mot ni la moindre allusion, pour nous dire combien d’euros a rapporté le pillage du corail rouge Catalan ?

Si Michel Moly oublie de nous donner cette information majeure, il n’oublie pas de se glorifier d’être à l’origine de la création d'un Parc marin, dont l’objectif serait de concilier à la fois la protection du milieu naturel et les activités humaines ! Du coup, on se demande si Michel Moly fait de l’humour comme Mr Jourdain faisait de la prose, sans le savoir ! 

En effet, il faut beaucoup d'humour pour vanter les bienfaits d'un Parc marin, après avoir laissé massacrer durant plus de 10 ans le corail rouge catalan, souvent en pleine zone prétendument protégée de la réserve marine Banyuls-Cerbère massacre qui nous a apporté la preuve que la définition de ce qu’est un Parc marin est déjà largement appliquée dans nos eaux catalanes ... à ce détail près que chez nous les « activités humaines » prennent largement le pas sur la « protection du milieu marin » ! 

En conclusion, je dirai que Michel Moly a quand même 1 talent qu’il maîtrise parfaitement ! C’est celui de ne jamais dire clairement ce qu’il pense en situation conflictuelle, comme par exemple avec le projet des cages à thon, ainsi peut-il, au moment le plus opportun, se glisser à la bonne place sans qu’on puisse lui reprocher de faire le contraire de ce qu’il a dit. Seulement il y a trop longtemps qu'il joue la même partition, pas sûr que les électeurs soient encore dupes de ce caméléon, qui en réalité n’a aucun idéal que celui de rester un « notable » et a prouvé, maintes et maintes fois, qu’il se fiche comme d’une guigne de ceux qui sont dans l’angoisse ou la détresse ! Non seulement Michel Moly s’en fiche, mais il va même jusqu’à menacer ceux qui manifestent leur désarroi devant le CG d’un lapidaire et indigne : « Les subventions CRAC ! »

Que peuvent attendre les habitants de la Côte d’un tel homme ?

Ce qu’ils en ont obtenu depuis qu’ils l’ont élu Conseiller Général en 1998 … RIEN !

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