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  DE PERPINYÀ A BANYULS DE LA MARENDA

       Carnet de croquis d'un peintre grenoblois. Dessins originaux de

               DIODORE RAHOULT

                                 MAI 1842 EN ROUSSILLON

                                

       Diodore RAHOULT était un jeune étudiant à l’Ecole des beaux-arts de Grenoble lorsqu’il est venu visiter le ROUSSILLON en mai 1842.

        En regardant ses croquis et ses esquisses, aussi passionnants qu’une photographie, sinon moins précis, on peut imaginer la « genèse » de notre région. Nous ne connaissons rien du ROUSSILLON de cette époque lointaine, mais grâce à ce jeune voyageur, nous le devinons bouillonnant de vie. D’une vie plus sereine que celle d'aujourd'hui,  qui a fait son fond de commerce du tourisme et de son incontournable mensonge organisé, pudiquement baptisé "marketing" ou "publicité", indispensable supercherie quand on veut appâter le vacancier et lui faire débourser le maximum d’argent.

           La Terra n'est plus respectée mais vendue sans pudeur, sans regret, avec la satisfaction malsaine de l'avare.

        On vend à prix d'or ce que nous ont légués les catalans d'hier, qui ne savaient pas que le résultat de leurs efforts, de leur peine, de leur travail acharné et de leur fierté à bien le faire allait devenir le "folklore", véritable vache-à-lait des temps à venir.  

         Seulement voilà, le folklore n’est pas la vie, et il y a un abîme de plus en plus profond entre la réalité et le rêve vendu au plus offrant. Il y a gros à parier que les catalans qui découvriront les croquis du jeune RAHOULT ressentiront la  nostalgie que l'on éprouve en évoquant le paradis perdu.

           En 1842, les plages de la Côte n’étaient envahies que par les remailleuses de filets, les pêcheurs et les femmes qui,  à l'heure du retour des barques, venaient  acheter le poisson, base essentielle de la nourriture des foyers modestes qui n'achetaient de la viande, trop chère pour leurs maigres revenus, qu’aux jours de fêtes et encore, pour les mieux lotis.

         La vie était rude en ce temps là, mais nos « avis* » ne semblaient pas s’en porter plus mal si l’on en croit les croquis de Diodore RAHOULT, peut-être même était-il plus heureux que nous ne le sommes aujourd'hui … qui sap* ?

         Au-delà du temps,  remercions cet artiste dont les croquis, plus d’un siècle et demi après leur création, nous attendrissent et nous laissent rêveurs.

         Il aura suffit d'une esquisse rapide et nerveuse, jetée à la va-vite sur une feuille de velin,  pour que des visages, des silhouettes, des paysages, des moments de vie fugitifs soient à jamais sauvés de l'oubli.

 

* avis = aïeuls / *qui sap ? = qui sait ?

                       

                                                                                           

 

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