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dimanche 8 décembre 2013 1788 ?
1788 ? Il y a ceux
qui en rêvent, dont je suis : " Sommes-nous en 1788 " ? Il y a ceux
qui savent que tous les rêves ne se réalisent pas et j’en suis. Nul ne
disconviendra que les temps que nous vivons sont ceux de la fin d’une époque :
le libéralisme économique, l’anthropocentrisme obscurantiste, le mercantilisme
âpre débouchent sur des crises sociales, morales, écologiques qui génèrent,
chez les uns, des peurs et, chez d’autres, de justes indignations. Alors,
sommes-nous parvenus, à l’instar de nos « grands ancêtres » de la fin du 18ème
siècle, à la veille d’une Révolution nécessaire ? Où sont les
MONTESQUIEU, ROUSSEAU, VOLTAIRE, CONDORCET, DIDEROT qui préparèrent
culturellement les esprits à la déclaration des droits de l’homme du 26 août
1789 et à la proclamation de la première république le 20 septembre 1792 ? A défaut,
serions-nous en 1848 ? Mais quel
LAMARTINE vient d’écrire ses GIRONDINS ? Serions-nous
en 1871 ? Mais où sont
les socialistes libertaires qui firent la Commune ? Pour qu’il y
ait une révolution, il faut de l’idée, de l’ardeur généreuse, de la volonté
d’améliorer la condition du vivant. Contrairement
aux marxistes classiques, je ne pense pas que l’infrastructure économique
commande tout. Ce sont les
idées et non les petits intérêts qui font les grandes choses. Or, la
France de 2013 nous offre le spectacle navrant de tartarinades poujadistes, de
colères de « beaufs » soucieux d’échapper à l’impôt, de corporatismes égoïstes
de patrons hargneux et d’exploitants agricoles subventionnés et pollueurs. Sous les «
bonnets rouges » et consorts ne germent aucune société nouvelle, aucun amour de
l’humanité ou du vivant, aucune aspiration altruiste, aucune utopie féconde. Rien que de
l’aigreur de ligue de contribuables, degré zéro de l’éthique, parfois habillé
d’un nationalisme localiste qui vaut ce que vaut tout nationalisme. Ces forces
sociales, hostiles à la taxe poids-lourd et plus généralement à tout
changement, furent privilégiées par les trente glorieuses et loin de vouloir
une société meilleure, elles souhaitent perpétuer une politique désastreuse
dont elles furent bénéficiaires. Gavées aux
subventions et à la croissance au détriment d’autrui et de la nature, les
corporatismes agités de ces dernières semaines veulent conserver leurs avantages
et non construire une société plus juste, plus responsable. Face à ce
néant de la pensée, l’écologie politique, alternative possible, se saborde dans
le carriérisme et le reniement des concepts qui la fondent. Si culturellement,
nous, biocentristes, parvenons à sensibiliser, à gagner les intelligences,
(voire les innombrables articles et colloques sur la condition du vivant), il
faut constater que sur le terrain politique, les gouvernants perdurent à servir
les lobbies thanatophiles et les écologistes politiques n’exigent aucune
avancée sur l’essentiel. Abolir la
corrida, la chasse à courre, démanteler les structures vichystes de la chasse
Française ne coûterait strictement rien, financièrement parlant,. Ces points
devraient faire l’objet d’une négociation avec les pseudo-socialistes (en fait,
centristes, ce qui ne constitue pas une critique, mais un simple constat),
actuellement au pouvoir et conditionner une participation à une majorité
plurielle. Or, soucieux
de ministères et de fauteuils électifs, les écologistes politiques font silence
sur les aspirations profondes de la société, d’où leur marginalisation qui leur
fera perdre, demain, leurs fauteuils pour avoir perdu, aujourd’hui, leur raison
d’être. Il ne leur
suffit pas de déposer, pour faire plaisir à l’opinion, des propositions de lois
d’abolition de la chasse à courre et de la corrida, en sachant qu’elles ne
seront jamais débattues. Il leur faut
exiger leur adoption sous peine de rompre l’alliance majoritaire. Alors, 1788
? Pas tout de
suite, nous vivons une époque médiocre dans laquelle l’intelligence et le cœur
ne sont pas encore à l’ordre du jour. Mais, ça
viendra ! Non pas sous
la forme d’un terrorisme purificateur, d’une acceptation d’un mal quelconque
temporaire dont sortirait un bien, non pas de violences, d’épurations. Cela viendra
d’une affirmation de la prévalence absolue de la vie et de la liberté. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION
VIE ET NATURE MOUVEMENT
D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE POUR LE
RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.
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