Dimanche 27 avril 2014 NB : cet article est le premier sur lequel vous pouvez laisser un commentaire L’intolérable et le relativisme Deux
facteurs concourent à anesthésier les consciences : - Le
pusillanisme, forme élégante de la lâcheté naturelle poussant chaque individu à
fuir le risque de déplaire ; - Le
nihilisme d’une époque sapée par un hédonisme dépourvu d’altruisme, fruit du
libéralisme économique. Pour nombre
de contemporains, tout se vaut, au nom de la vertu voltairienne qui énonce : « Je ne pense pas comme vous, mais je suis
prêt à me battre pour que vous puissiez penser ce que vous pensez ». Cette maxime
est juste s’agissant de la liberté de pensée et de celle corrélative
d’expression des avis et convictions. Allant
au-delà de l’ordre moral Français qui prohibe certaines doctrines, je préconise
l’absolue liberté d’expression des idéologies, quelles qu’elles soient et le
refus d’inquiéter quiconque pour l’exercice de sa liberté d’opinions. Dire qu’il n’y
a pas de liberté pour les ennemis de la liberté revient à saper le principe que
l’on prétend défendre. C’est de la
confrontation, du heurt des convictions, du fracas des débats d’idées que
s’alimente la liberté. Rien n’est
pire que le consensus, l’absence d’alternative, le refus des issues de secours
multiples. Lorsqu’il n’y a
qu’une pensée, qu’un système, qu’une seule option, la liberté s’éteint. Cela ne
signifie nullement que tout se vaut et qu’il ne faille pas combattre
idéologiquement les pensées et les systèmes politiques désastreux, les faits
sociaux funestes. Il y a des
vérités et il y a des erreurs, et même des mensonges et des crimes. Il y a des
pensées utiles, positives, généreuses et des propositions calamiteuses. Ne confondons
jamais la lutte nécessaire, salutaire, radicale, déterminée, claire et ferme
contre les idéologies et les faits sociaux mauvais et l’absurde lutte contre
des hommes. La terre
n’est pas plate et le soleil ne tourne pas autour d’elle. Elle n’a pas
six mille ans d’âge et l’humain n’est pas apparu en complet veston sur une
plage, d’un premier jour. Une
civilisation qui garantit à la femme les mêmes droits qu’à l’homme vaut mieux
qu’une civilisation qui la subordonne à son mari et la lapide pour adultère.
Une société qui reconnaît la liberté de modes de vie des homosexuels est
préférable à celle qui les met à mort. Un Etat qui
respecte les droits de ses citoyens est supérieur à un Etat féodal, mafieux ou
théocratique. Une doctrine
qui libère mérite d’être saluée, alors qu’un système qui abrutit doit être
dénoncé. Mais, la
lâcheté alliée au nihilisme empêche d’assumer ce grand combat des valeurs. Nos
contemporains confondent la tolérance de la pensée d’autrui et une démission de
la volonté de promouvoir les valeurs supérieures. Oui, les
droits de l’homme et mieux ceux du vivant valent mieux que leur négation. Or, moralement, le monde contemporain fait faillite. L’illustration de cette faillite se révèle dans le
fait que lorsqu’un chef d’Etat occidental se déplace à l’international, il
emmène avec lui une cohorte d’affairistes, de patrons, dans le dessein de
passer des contrats. Il abdique à
promouvoir la raison, la science, l’intelligence, les valeurs éthiques. S’il le
faisait, il emmènerait avec lui des philosophes, des scientifiques, des
penseurs de son pays. Comment
s’étonner de découvrir, à chaque instant, par scandales à répétition, que la
corruption, l’amour de l’argent mal gagné par l’exploitation, gangrènent les
amis des palais nationaux ? Le commerce
leur tient lieu d’éthique. Tolérer l’intolérable n’est pas une vertu, mais une
capitulation de la raison. Sont
intolérables l’assassinat, le viol, l’esclavage, la relégation des femmes,
l’excision des fillettes, la persécution fondée sur des différences de mœurs,
la censure, les arrestations arbitraires, et, pour nous, biocentristes, la maltraitance animale, puisque l’animal
éprouve la souffrance. La lâcheté
pousse nombre d’individus à ne pas oser condamner la chasse, la corrida, les
usines à cochons ou à veaux. Le devoir de
respecter tout individu dans ses convictions ne dispense nullement du devoir
corrélatif de combattre les faits sociaux contraires aux valeurs essentielles. Nuire à
autrui est une perversion, non l’exercice légitime d’une opinion. Célébrer la
pulsion de mort est intolérable. Mais, pour les
pusillanimes, les planqués du « juste milieu », (ceux qui auront nécessairement
tort), il faut relativiser et surtout ne pas déranger les puissances du jour. En juin 1940,
80% des Français étaient pétainistes et quatre ans plus tard 80% étaient
résistants ! Aujourd’hui,
nombre de caractères faibles n’osent pas s’exprimer face aux potentats du
temps, aux intouchables dont on craint les menées fascisantes et les capacités
de nuisances, d’ostracisme. Les «prudents » veulent être promus, décorés,
subventionnés, et se gardent bien de dire la vérité face aux lobbies de la
chasse, de certains groupements d’exploitants agricoles et de promoteurs. Les
pratiques contre nature, la dictature de fait sur l’appareil d’Etat de
certaines officines sont intolérables. Ne tolérons pas l’intolérable et ne bêlons pas à l’unisson du troupeau des opportunistes qui flattent les potentats qu’ils conchieront demain lorsqu’ils seront abattus. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION
VIE ET NATURE MOUVEMENT
D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE POUR LE
RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS
double clic pour Retour haut de page
|