Dimanche 20 avril 2014 - PÂQUES - Les radicaux et les nouveaux totalitaires La
CONVENTION VIE ET NATURE a délibérément choisi de réveiller les consciences
assoupies, de mobiliser les esprits non timorés, en se revendiquant « mouvement
d’écologie éthique et radicale ». Le Pouvoir n’aime pas la Radicalité. Dans une
circulaire aux directeurs généraux de la police nationale l’ancien ministre de
l’intérieur, devenu premier ministre pour cause de popularité chez les
conservateurs et nonobstant un score peu flatteur à la primaire socialiste de
2012, stigmatise les mouvements écologistes radicaux, les animalistes. Il
s’autorise à en faire des alliés de l’ultra-gauche, voire, de l’ultra-droite,
des anarchistes et autres autonomes, bref de tout ce qui demeure réfractaire au
grand conditionnement, tout ce qui est infréquentable, mauvais, marginal au
regard des esprits bêlant à l’unisson des dogmes, mais tellement utile pour
effrayer les pusillanimes soumis. Où sont les
attentats sanglants perpétrés par ces mystérieux mouvements écologistes
radicaux et animalistes ? Où sont
leurs rassemblements armés ? Qui ont-ils
agressé ? Quels biens publics ou privés ont-ils détruits ? Aucun fait,
autre que symbolique, nous a été révélé et ne doutons pas que les chiens de
garde du système le déplorent. Car, tout
acte illégal imputable aux gêneurs leur offrirait deux opportunités : - ameuter
l’opinion publique contre les terroristes ; - Frapper
de peines dissuasives les réfractaires. Que révèlent
cette note ministérielle rejoignant les alarmes de certains parlementaires et
les dénonciations hargneuses des lobbies, les insinuations de la presse «
pravdatisée » ? Ceci de
fondamental que nous expliquerons inlassablement. Les
démocraties ne sont que de pures façades, des leurres, des sociétés anesthésiées. Français,
vous avez le choix politique entre des « socialistes » (parti démocrate) et une
UMP (parti républicain) qui, avec quelques nuances de style, font la même
politique au service des mêmes intérêts : ceux du Marché, de la finance, des affaires. Ce Pouvoir,
trop proche des miasmes de l’affairisme, offre des alternances qui ne sont en
rien des alternatives. Or,
l’idéologie de ce nouveau totalitarisme de ruse est négateur des droits de
l’animal et de la nature, puisque ces droits contrarient les intérêts du
Marché, de la finance, des affaires. L’animal
doit rester, dans les faits à défaut de l’être dans le droit, une marchandise
et la nature un simple décor pour ne pas nuire au commerce, à la croissance, au
développement, c’est-à-dire à la spéculation. Voilà
pourquoi les dirigeants mettent au ban de la société, stigmatisent, dénoncent à
la vindicte publique comme terroristes dangereux, mauvais, irresponsables, les
Résistants qui, sans la moindre violence, sans la moindre agressivité contre les
personnes, osent remettre en questions les fondements éthiques de leur société
de dévastation et d’exploitation. En insultant
et caricaturant les mouvements réfractaires, le totalitarisme de ruse maîtrise
l’opinion publique. On ne donne
pas la parole à des extrémistes. On ne discute ni ne réfute des terroristes
dangereux. Et surtout, on ne vote pas pour des ultras et, pour mille ans, on
vote pour les « démocrates » ou les « républicains » ! Le totalitarisme de ruse est plus fort que ses devanciers, les totalitarismes de forces qui régnaient par la police politique et des camps. Point besoin de milices et de camps, lorsqu’on dispose des moyens de contrôler les cerveaux et de maintenir indéfiniment le système en place. Il suffit de
criminaliser tout contestataire, fut-il radicalement pacifique. Quelques
casseurs folkloriques, lors des sommets internationaux des dirigeants,
permettent même d’accréditer la thèse de l’existence de groupuscules gauchistes
violents et bien sûr éternellement marginaux. Le fait de
les tolérer confère un côté vertueux au Pouvoir et pousse l’opinion grégaire à
voter par réflexe de peur. Voyons,
disent les totalitaires de ruse : « nous sommes en liberté, pas en dictature,
comme hier, au temps des fasciste et des staliniens. Nous avons même nos
ultras, dangereux, voyous, menaçants que vous devez tenir en dehors des
institutions » ! Vous êtes
libres d’approuver le Marché, la finance, l’exploitation de tous les êtres, y
compris les humains ordinaires ». Mais, si
vous désapprouvez, vous devenez des déviants, dès lors qu’il n’y a pas
d’alternative. Je n’insinue
nullement qu’un complot planétaire, une mafia structuré, un comité de
milliardaires voraces structurent ce totalitarisme de ruse. Il n’en est
rien et les 67 oligarques qui possèdent autant que la moitié de l’humanité ne
constituent pas un quelconque Comité Central secret. Non, le
système n’a pas de tête, pas plus qu’il n’a de cœur. C’est une
idéologie, des dogmes à dominante économique dont le succès s’explique par le
fait qu’il correspond à une tare ontologique de l’animal humain : la cupidité. Pas de tête,
pas de chef, pas de führer, mais une main que ses adeptes disent « invisible ». Cette main invisible et sale tue, pollue, bétonne, supprime des emplois publics, paupérise. Michel
ONFRAY, lors d’une de ses toujours remarquables conférences parla de « fascisme
de lion » et de « fascisme de renard », empruntant à la symbolique populaire de
la force et de la ruse. Le fascisme
de lion défilait aux flambeaux, exaltait les foules, éliminait physiquement ses
opposants. Le fascisme de renard transforme le citoyen en « veau à l’engrais », uniquement préoccupé de consommation et courbant l’échine sous le poids de l’économie. Que signifie
la Radicalité ? Tout simplement
que nous prenons les problèmes à la racine et que c’est à la racine que nous y
répondons. Rien
d’autre. Oui, les
mouvements écologistes et animalistes sont radicaux en ce qu’ils considèrent
qu’existe une unité profonde du vivant et que de cette valorisation de la vie
découlent des conséquences morales et politiques de rupture. Or, le
système marchand refuse la rupture. Il ne peut
dès lors admettre comme interlocuteurs des militants qui contestent que l’on
puisse chasser par plaisir, torturer des taureaux dans les arènes, élever les
animaux dans des conditions cruelles, les abattre sadiquement au nom de
religions doloristes. Dans le même temps, obéissant à la même logique d’exploitation, de compétitivité, de rentabilité, le système incite les humains à devenir les esclaves de la finance, à consentir des sacrifices pour satisfaire les appétits insatiables de cette maîtresse du monde. Pour vaincre la contestation, les chiens de garde du système doivent diaboliser ceux qui manifestent contre la chasse à courre, les corridas, les lignes à très grande vitesse et les aéroports du groupe VINCI et ceux qui refusent de sacrifier l’humain à l’économie, au profit, aux fonds de pensions fossoyeurs de la vraie démocratie. En les
rangeant parmi les « terroristes », le Pouvoir sait qu’il anesthésie
efficacement l’opinion majoritaire des braves gens qui redoutent le désordre et
préfèrent s’abrutir devant le sport de compétition et les programmes télévisés
conçus pour empêcher de penser. Contre la PRAVDA, au siècle passé, les dissidents pouvaient écouter les radios étrangères et lire sous le manteau les ouvrages séditieux. Contre le conformisme de ceux qui proclament la fin de toute alternative, il nous faudra quelques années encore pour réveiller les peuples. Mais, que
les chiens de garde ne s’y trompent pas : La nouvelle Résistance a compris leur
mode opératoire. Nous ne
tomberons pas dans leur piège grossier. Face à un totalitarisme de ruse, le combat doit revêtir une autre forme que celui naguère pratiqué face à un totalitarisme de force. Notre combat sera culturel, moral, éthique et nous ne les suivrons pas sur le chemin qu’ils nous montrent pour mieux nous neutraliser. Raison de plus de manifester dans la dignité contre la tauromachie, la chasse et toutes les agressions contre la nature, les animaux et les humains « flexibilisés et compétitifs ». Gérard CHAROLLOIS CONVENTION
VIE ET NATURE MOUVEMENT
D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE POUR LE
RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS. double clic pour Retour haut de page
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