Dimanche 13 avril 2014 - Fête des Rameaux -

Nature : où sont tes défenseurs ?

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Comme toujours Gérard Charollois pointe là où le bât blesse, il faudra bien qu'un jour il soit entendu et avec lui la foule, de plus en plus nombreuse, de ceux qui ont le même point de vu sur la protection que l'on doit à la Nature mais aussi, car l'un ne va pas sans l'autre, aux animaux, nos frères pas du tout "inférieurs" !

Pour ma part, à la lecture du billet dominical du Président de la CVN je n'ai pu m'empêcher de penser à ces colères que j'attrape quand, au hasard de certains films ou séries TV, en particulier américains, quelle que soit l'intrigue, les défenseurs de la Vie, entendez par là les défenseurs de l'environnement et des animaux, sont systématiquement représentés par des personnages antipathiques, fous dangereux, sanguinaires fanatiques, terroristes prêts à massacrer leurs contemporains, par milliers si possible et qui, évidemment, sont toujours "heureusement"(!) abattus à la fin comme le sont toujours les "méchants" dans toute bonne histoire qui se respecte ! 

Je me plais à croire que ce bourrage de crâne du public par télé et cinéma interposés non seulement ne marche pas, sinon ce serait à désespérer du genre humain, mais qu'on peut y voir la preuve que nous, "fanatiques de la chlorophylle", commençons à faire trembler sur ses bases les véritables terroristes, ces puissants lobbies dont le but mortifère est de piller la planète au nom du sacro-saint pognon et qui veulent nous faire croire qu'ils oeuvrent pour le bien de l'Humanité, bref, qu'ils sont les "gentils".

NATURE : Où sont tes défenseurs ?

L’homme contemporain contemple la nature à travers son écran de télévision et subrepticement lors de quelques séjours de vacances de manière fugace.

Il ignore ce que sont la faune, la flore et les milieux naturels, ne les aimant que sous formes de beaux paysages et de spécimens pittoresques, les redoutant dès qu’il est confronté à un univers non artificialisé.

Quand l’homme paraît sur un territoire, il tue, exploite, détruit systématiquement.

Périodiquement, les gouvernants, rendant l’hommage du vice à la vertu, célèbrent la biodiversité, claironnant qu’ils vont adopter une charte, une loi, un décret, un traité protégeant le vivant qui « brûle, pendant que nous regardons ailleurs ».

Un principe généreux est-il affirmé, une règle sage posée, une volonté affichée : aussitôt des dérogations vident la proclamation vertueuse de sa portée pratique.

Les aménageurs du territoire perdurent à grignoter inexorablement l’espace au nom de la croissance, du développement, de l’emploi, du désenclavement qui n’est surtout pas celui des impostures.

Ne dérogeant pas à l’usage, en ce printemps 2014, les pouvoirs publics proposent un nouveau projet de loi relatif à la biodiversité, avec création d’une agence, d’organes consultatifs et faisant disparaître du vocabulaire règlementaire Français l’absurde notion d’animal « nuisible ».

Saluons l’intention et le progrès sémantique.

Mais, pour les animaux sauvages rien ne change, du moins dans l’immédiat.

Les mêmes espèces seront seulement qualifiées autrement, n’en subissant pas moins les mêmes outrages.

C’est que, pour l’arriéré, le renard a la rage, la buse mange des poules, les becs crochus préemptent le « gibier », la belette boit le sang de ses victimes, la chouette porte malheur,le blaireau transmet la tuberculose aux bovins, le loup fait baisser le cours de la viande de mouton, le bouquetin propage la brussellose, le vautour attaque les vaches et la nature ne mérite que le fusil, le piège, les pesticides, les ogm, la débroussailleuse.

Je qualifie d’arriéré intellectuel et moral celui qui par son ignorance crasse et sa cupidité torture la vie.

Bien sûr, nul ne partage ces billevesées dans les ministères et au parlement, mais vous savez, l’animal politique cherche à plaire aux arriérés : c’est aussi à cela qu’on le reconnaît et le méprise.

Notre regretté ami François CAVANNA put énoncer que « la politique est l’art de plaire aux cons ».

Voilà pourquoi les grandes lois en faveur de la biodiversité demeurent de nobles pétitions de principes sans réelle portée, sans limiter le grand massacre de la nature.

Quant aux écologistes politiques de profession, ils s’abîment dans des considérations totalement étrangères à l’écologie, sur des positions leur épargnant d’ailleurs le risque de plaire aux cons, tout en leur retirant, par leurs silences sur l’essentiel, toute chance d’être originaux et utiles.

Souvent à contre-courant de l’opinion publique (ce qui les honorent, par ailleurs), ils font les choix masochistes les condamnant à des scores électoraux bien inférieurs à ce qu’ils obtiendraient s’ils exigeaient des mesures contre la chasse, la corrida et en faveur de la qualité de la vie.

Car, la spécificité de l’écologie est ce qu’ils taisent : la protection de la nature, la mutation du rapport à l’animal non-humain.

En politique, présentement, la nature n’a pas de défenseur.

Le thème est absent des débats.

Notre vocation est de rompre ce silence et de rappeler que la question de la sauvegarde du vivant dans sa diversité, d’une part, le refus de la violence contre les êtres sensibles, d’autre part, est fondamentale.

Je m’amuse de constater que le seul fait de poser cette problématique nous range, pour les esprits formatés, parmi les extrémistes

Oui, nous sommes extrêmement, radicalement, résolument, ardemment attachés à sauver les espèces et les individus.

Pour nous, tuer un balbusard, un ours pyrénéen, un pigargue, un aigle de BONNELLI est un crime contre la biodiversité puisque ces espèces sont enphase d’extinction du fait de l’homme.

Pour nous, tuer un étourneau, une grive, un blaireau est un crime contre le vivant, car ce sont, comme nous, des êtres sensibles capables de souffrir.

D’un point de vue éthique, il est absurde de nourrir des indignations sélectives face à la disparition d’une espèce et celle d’un individu.

Absurdité commise par trop de contemporains.

Les uns, esthètes du naturalisme, se préoccupent, à juste titre, de l’appauvrissement de la diversité de la nature, sans vouloir intégrer que tout être vivant possède un droit à ne pas être maltraité et massacré.

Les autres, mûs par la seule sensibilité, qualité essentielle, oublient que la nature forme un tout et qu’il est fondamental d’en conserver la gnéreuse luxuriance.

Défenseurs de la nature, de l’animal et des droits de l’homme sont appelés par nous à cette synthèse salvatrice : tous solidaires !

Gérard CHAROLLOIS

CONVENTION VIE ET NATURE

MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

 

 

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