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Dimanche 9 mars 2014 A quoi servent les écologistes politiques ? par
La lettre de Gérard CHAROLLOIS du dimanche 9 mars 2014 En France,la nature ne bénéficie que d’une protection théorique, bien aléatoire, dès lors que les intérêts économiques et les caprices des groupes de pressions priment toujours sur la défense du vivant. Le pouvoir politique ne reflète ni les avancées des connaissances, ni les progrès éthiques du corps social. Des citoyens intègrent désormais l’impérieux devoir éthique de changer notre rapport au vivant et d’abandonner les idéologies de l’animal machine, de la nature source de profits et de défoulements pervers. Pour mesurer
la force de ce courant de pensée, nous disposons de deux instruments : les enquêtes
d’opinion publique et les scrutins politiques auxquels concourent des candidats
se réclamant de l’écologie. De manière
assez générale, les sondages confortent la prévalence d’une morale nouvelle
amenant une majorité de contemporains à condamner la chasse, la torture
tauromachique, les mauvais traitements envers les animaux, la destruction des
espaces naturels. Observons que loin de tenir compte de ces aspirations devenues majoritaires, la classe politique, en total décalage avec l’opinion, perdure à servir les fantasmes obscurantistes et cruels des négationistes de l’unité du vivant. Les
résultats électoraux des écologistes politiques se révèlent, en revanche, plus
fluctuants : 16% des suffrages lors des dernières élections au parlement
européen, 2% lors de la dernière présidentielle. Si le parti VERT bénéficie d’élus à l’assemblée nationale et au sénat, il le doit au soutien de son allié dit « socialiste », sans lequel un mode de scrutin inique (majoritaire à deux tours) ne lui laisserait aucune chance d’obtenir des représentants dans les assemblées légiférantes. Est-ce à
dire que les écologistes politiques doivent tout aux « socialistes » ? Que ceux-ci
n’agissent que par altruisme en concédant des sièges à leurs partenaires ? Bien naïf celui qui croirait à l’altruisme en politique ! En fait, les
deux partis ont besoin de cette alliance : les VERTS pour se faire élire, les «
socialistes » pour avoir une réserve de voix et ne pas mourir de monolithisme. En
démocratie, tout parti a besoin d’alliés, sous peine d’uniformisation
suicidaire. En
conséquence, dans toute coalition, le plus petit dispose d’une certaine
capacité d’existence et d’exigence à faire valoir. Or, par
manque de maturité idéologique, grande faiblesse du parti d’écologie politique,
celui-ci risque d’apparaître à l’opinion comme parfaitement inutile. C’est qu’en
dehors d’un programme large et flou, il n’a pas posé de bornes claires au-delà
desquelles, il romprait une alliance dont son partenaire a autant besoin que
lui, pour les raisons ci-dessus évoquées. Certes, avec
2% des voix en mai 2012, il n’est guère permis d’exiger trop de concessions,
mais peu vaut mieux que rien. Pour l’heure, dans le sens de l’écologie éthique, rien ne change. Faire une
politique sociale du logement, c’est bien ! Mais, tout
décideur de gauche, écologiste ou non, pourrait en faire autant. Une
politique sociale du logement n’est nullement une spécificité d’écologie
éthique. Ce qui
serait écologique : - Limiter la
chasse nocive et contraire fondamentalement au respect des êtres vivants ; - Abolir la
corrida ; - Inciter, par
des avantages fiscaux, à lamise en réserve naturelle des fonds privés ; - Abandonner les désastreux projets spéculatifs tels NOTRE DAME DES LANDES et assimilés. C’est en
formulant des objectifs sérieux, précis, ponctuels et écologistes, que les
écologistes politiques retrouveraient une crédibilité qu’ils ont perdu ces
dernières années. En optant pour des leaders qui réclament la mort des loups, ils perdent leur âme et leur électorat. Malheur au
parti qui sacrifie son éthique et ses soutiens dans la société ! Les militants, trop souvent peu représentatifs du corps social font des choix qui s’avèrent désastreux en terme d’image et de résultats. Quand le citoyen pense « écologie », il regarde vers les thèmes que défend la CONVENTION VIE ET NATURE et non vers un simple progressisme social, banal et tellement mieux illustré par d’autres plus talentueux dans l’art oratoire, cher à tous les PERICLES. La faute des
écologistes politiques est de ne pas être écologistes. Ils ne sont pas là où les attendent la société, c’est-à-dire sur la défense de la nature et sur la rupture avec la conception de l’animal machine. Non pas que
leur programme doive s’arrêter à ces seules préoccupations, mais en les
ignorant, en refusant d’affronter les lobbies de la mort, les écologistes
politiques apparaissent davantage comme « des politiques » que comme des «
écologistes ». Or, croulant
sous le poids des affaires fétides, proches des milieux d’argent qui, bien
évidemment, sont des milieux mafieux, trop soucieux de préférer l’injustice au
désordre, les « politiques » deviennent les méprisés de notre temps. Incapables
d’exercer le pouvoir, les politiques de tous les partis de gouvernement, n’en
recherchent que les apparences,les prébandes et les pseudo-honneurs de
pacotilles. Ils cédent
devant la force, qu'elle soit celles des dictateurs puissants ou des lobbies
fascisants. Méprisés
parce que devenus méprisables, les « politiques » ont commis le grand crime de
notre époque, à savoir, la dissociation de l’éthique et de la politique. Toutefois,
soyons équitables et impartiaux. Les
écologistes politiques ne sont guère écologistes ! Oui. Mais, les
socialistes sont-ils socialistes ? Et les « populaires » sont-ils autres que les adorateurs de l’argent qui corrompt tout, les serviteurs du culte du libéralisme économique ? La politique
ment et en arrive à pervertir le vocabulaire. Quand les
mots ne veulent plus rien dire, c’est que le système touche le fond. Qui saura
redonner à la res publica une dimension respectable, parce que plus morale ?
GérardCHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE MOUVEMENTD’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.
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