jeudi 27 août 2015

 

SI CHAQUE JOUR..

J'ai reçu ce matin un message écrit en Catalan et ce message m'a tellement touchée que je l'ai diffusé partout autour de moi aux Catalans, mais je l'ai traduit en français parce qu'il mérite d'être lu et médité par le plus grand nombre possible, mon seul regret est de ne pas connaître l'anglais. Ce texte arrache des larmes tant par ce qu'il évoque que par l'amour pour les autres qui émane de chaque mot écrit pas Emma Riverola. Un amour pour les autres qui nous fait aujourd'hui tellement défaut, surtout pour les pauvres migrants envers lesquels la plupart d'entre nous n'ont aucune pitié... quand ils ne leur vouent pas une haine féroce et effrayante. Il est nécessaire de temps en temps de laver les consciences endormies et les réveiller, du moins celles pour qui il n'est pas trop tard.

Bêtise, peur, manque d'imagination ... pourquoi ce rejet, cette cruauté pour ceux qui sont différents ? Je n'ai toujours pas la réponse. Peut-être parce que la plupart de nos contemporains ont oubliés que lorsqu'on n'aime pas les autres c'est qu'on ne s'aime plus soi-même.

Bien sûr ce texte est écrit par une femme, car si le futur doit être sauvé (le sera-t-il ?) il le sera par les femmes.

***

Si chaque jour,

Il avait 15 ans. Il voyageait sans aucune famille. Il était malade. Trois semaines avant, en Lybie, il avait sûrement été battu et s'était vu obligé d'accomplir des travaux épuisants. On ne lui donnait ni eau ni nourriture. Un bateau italien l'a secouru avec 302 autres personnes. Devant son état de santé critique, ils l'ont embarqué sur le bateau médical de Médecins sans Frontières "Dignity1" et installé à la clinique du bord. Il est mort avant d'arriver au port. Son rêve a fait naufrage. Comme ceux de tant d'autres. L'Organisation Internationale pour les Migrants a compté cette année que 2373 migrants étaient morts avant d'arriver en Europe. Cela fait une dizaine de morts par jour. Dix oubliés chaque jour. Si chaque jour nous nous taisions une minute pour chaque mort, peut-être commencerions-nous a sentir leur absence. Peut-être que nous mettrions un visage et un nom sur chacun et au final verrions-nous leur vie passée. Si nous nous taisions, peut-être entendrions-nous leurs plaintes. Des plaintes sourdes et profondes qui s'insinueraient dans les profondeurs de notre raison, entre la multitude de paroles lancées pour glorifier la vanité de certains, des paroles sans autre but que de servir des intérêts inutiles et anesthésier notre esprit de solidarité, notre conscience. Si nous nous taisions, peut-être comprendrions-nous qu'eux, les naufragés, sont aussi nous autres, et que leurs rêves sont aussi les nôtres, et leurs aspirations et leurs droits. Notre dignité est la leur. Elle sombre dans un océan de honte. Chaque jour, nous devenons plus faibles.

Voici ce texte de la Catalane EMMA RIVEROLA

 

    double clic pour

    Retour haut de page

 

 Tweet