mardi 6 octobre 2015,

YVES CALVI

Un Banyulenc écrit à Yves Calvi !

Si jean-michel Solé le maire de Banyuls a une position ambigüe par rapport à l'indépendance de la Catalogne au point de faire enlever une innocente barque d'une vigne parce qu'elle était peinte aux couleurs indépendantistes, voilà que Georges Soler (aver un "r" et pas un "é" ... nuance !) réagit violemment à l'émission indigne de "C dans l'air" animée par Yves Calvi. Avec des invités ignorant leur sujet mais inféodés aux diktats de l'Élysée, cette émission a, encore une fois, gravement humilié le peuple Catalan qui, depuis 356 ans, ne s'est jamais habitué aux mauvais traitement qu'on lui fait subir et veut retrouver, avec son indépendance, sa dignité foulée aux pieds depuis trop longtemps par deux pays colonialistes, voleurs, menteurs, criminels et centralisateurs !

Yves Calvi, en bon jacobin pur et dur n'avait invité aucun Catalan à l'émission (cette façon d'agir m'a rappelé le Traité des Pyrénées allez savoir pourquoi !?) ce fidèle courtisan a fait asseoir autour de la table une bande de pseudo-intellectuels, marqués au coin de l'hypocrisie de leurs maîtres respectifs et ont sorti doctement, chacun à leur tour, des mensonges et des âneries à faire sauter au plafond n'importe quel catalan connaissant un tant soi peu l'Histoire de la CATALUNYA !

On peut dire pour faire court que cette émission fut une pantalonnade digne de deux pays parfaitement indignes : l'espagne et la france (sans majuscule non mais !!!)

Ci-dessous vous découvrirez la lettre de Monsieur GEORGES SOLER de laquelle par souci de discrétion j'ai retiré les adresses postale et mail qui évidemment figurent sur l'original, par contre j'ai laissé l'adresse de "C dans l'air" alors ne vous gênez pas pour écrire à Yves Calvi et surtout à signer la pétition lancée par les Catalans du nord afin de demander un droit de réponse à "C dans l'air". Signez ICI ...

Signez et faites signer cette pétition car il nous faut au moins 2000 signatures pour avoir une chance d'obtenir gain de cause !

***

 

Georges SOLER

*** *** ***

66650 – BANYULS SUR MER

                                                                                  Monsieur Yves CALVI

                                                                                  France 5.

                                                                             7, Esplanade Henri de France

                                                                                  75015  -  PARIS

                                                                 Banyuls sur mer le 5 octobre 2015.

 

Objet : réaction à une émission.

 

Monsieur,

Je vous écris tardivement à propos de votre émission du 28 septembre 2015, dont le titre était : « Risque Catalan et contagion indépendantiste ». En effet, je regarde régulièrement « C DANS L’AIR » que j’apprécie beaucoup. Malheureusement l’émission du 28 septembre fera exception.

Je commencerai par la composition du plateau de vos invités où figuraient quatre intervenants plutôt défavorables à l’indépendance de la Catalogne. Vous m’aviez habitué à un éclectisme plus  équilibrés mêlant des tenants de thèses diverses sur un même sujet. C’est ce qui caractérise la qualité et l’intérêt de votre émission. Pourquoi n’avez-vous pas invité un catalan pour apporter une certaine contradiction à cet unanimisme défavorable à toute évolution ? Votre émission aurait été plus constructive. Pourtant,  il ne manque pas de catalans (de nationalité espagnole) travaillant sur Paris et des catalans (de nationalité française) dans les Pyrénées-Orientales qui auraient pu vous apporter un éclairage différent.

Vous avez, sans doute à votre insu, transformé une émission d’information et de débat (qui est sa caractéristique habituelle) en un forum de propagande anti-indépendantiste. Je suis de culture française et donc élevé, comme vous, dans les concepts immuables du centralisme jacobin et « l’uniformisme » hexagonal qui sont les « deux mamelles » de la France. L’Espagne, en général, et la Catalogne en particulier n’ont jamais connu ces deux problématiques. Vous avez transposé, consciemment ou non, votre regard « français » (qui n ‘est pas critiquable, en soi) à une situation étrangère située aux antipodes des réalités de la France.

La tonalité générale des quatre interventions était : « les vrais sujets n’ont pas été abordés dans cette campagne électorale ». Mais qui, des quatre « sachants », a vraiment suivi les débats en Catalogne. Ainsi, je répondrai que le débat qui a eu les plus grand nombre de téléspectateurs a été celui qui a opposé Oriol JUNQUERAS (indépendantiste de l’ERC) au ministre des affaires étrangères espagnol, monsieur GARCIA MARGALLO (du parti jacobin au pouvoir). Lors de ce débat, tous les sujets « qui fâchent » ont été abordés. Je citerai l’appartenance ou non à la Communauté Européenne, le problème de la monnaie, l’inconnu sur la viabilité des régimes sociaux, etc. Evidemment, les deux protagonistes avaient des réponses différentes, mais les électeurs ont été informés sur les deux versions inconciliables. Il est curieux de constater que les catalans ont salué la tenue de cette « confrontation d’idées », alors que le ministre a été vertement critiqué et vilipendé par les médias de Madrid et par ses collègues du Parti Populaire pour avoir eu l’outrecuidance de « parler » à de tels dissidents !!!  

Au cours de cette campagne électorale, les politiciens favorables au maintien de la Catalogne dans l’Espagne n’ont jamais manqué de rappeler tous les malheurs qui s’abattraient sur les catalans en cas de sécession. Pour l’avoir suivie, je peux vous affirmer que rien n’a été oublié.

Ces inexactitudes sur la campagne électorale sont-elles le fruit d’une méconnaissance ou d’un mépris ? Si vous optez pour le premier cas de l’alternative que sont donc venus faire, ces mal-informés, dans cette émission ?

Ainsi vous faites introduire le sujet par un historien, Monsieur Benoît PELLISTRANDI, qui dès le début se permet d’asséner des vérités telles que « Le droit de décider est un MISTIGRI ». Toute nation a le droit de décider, sauf les catalans pour qui ce ne serait qu’un mistigri !

Monsieur Philippe DESSERTINE (qui par ailleurs est excellent quand il intervient sur les problèmes financiers) a entonné la rengaine éculée : Ce sont les riches qui veulent se séparer des pauvres…  Il devrait étudier la question avant d’affirmer des vérités qui peuvent être exactes dans d’autres pays. Il n’a qu’à téléphoner aux représentants des très grandes entreprises catalanes qui sont farouchement opposées à l’indépendance. Il n’a qu’à examiner les résultats du scrutin pour s’apercevoir que les centres le plus riches ont voté contre alors que les régions rurales ont voté pour.

Et à titre d’exemple inverse, il aurait pu citer la volonté de séparation de la Slovaquie qui était bien moins riche que la Tchéquie. Pourtant ce sont les « pauvres » slovaques qui ont été les fers de lance de l’éclatement de la Tchécoslovaquie.

La nation se défini généralement par une communauté de territoire, d’histoire, de langue et d’intérêts. La Catalogne rassemble tous ces invariants. C’est peut-être même la plus vieille démocratie d’Europe (Athènes n’étant qu’une ville/Etat), avant l’Angleterre. Ainsi, la Catalogne est actuellement une nation sans Etat. A quel titre certains pourraient lui interdire de devenir un Etat/Nation ?

La constitution historique des Etats européens est la conséquence d’aléas, de circonstances favorables et de rapports de forces dans des périodes données. Ces constituants ont évolué, par le passé, dans un sens ou dans un autre. Vos quatre intervenants ont voulu figer l’histoire sur « un moment » qui leur convient. A l’inverse, les catalans ont subi l’histoire récente. Mais maintenant, ils pensent avoir l’opportunité de se libérer puisque les circonstances leur sont moins défavorables.

La Catalogne possède une histoire autonome, une littérature autonome, une langue, des traditions particulières. C’est ce que n’ont pas compris les participants à votre émission qui sont restés rivés inconsciemment à une rhétorique jacobine. Une sorte de variante de « la pensée unique » transposée à ce problème.

Je ne comprends pas pourquoi, ces mêmes intellectuels occidentaux ont accepté les bombardements militaires de la Serbie jusqu’à ce qu’elle se résigne à se séparer du KOSOVO qui était partie intégrante de son territoire ancestral. D’autant que ce nouveau pays n’était même pas viable économiquement !

Vos intervenants doivent avoir le sentiment que l’histoire à un sens univoque qui leur convient. Mais tout le monde n’est pas obligé de partager leur déterminisme historique. L’absence totale de pluralité d’expressions a été bien décevante.

Malgré cette critique je continuerai à regarder « C DANS L’AIR » qui se sera, cette, fois fourvoyée dans une critique primaire et inconvenante du phénomène catalan.

Je vous prie de croire, monsieur Yves CALVI, en l’expression de mes salutations distingués.                                                                                                                      Georges SOLER

 

 

    double clic pour

    Retour haut de page

 

 Tweet