mercredi 11 novembre 2013

    L'AMIANTE CONTINUE DE TUER AVEC LA COMPLICITÉ DU GOUVERNEMENT

    Voilà que LE MONDE dont les journalistes ont si indignement attaqués la juge Bertella-Geffroy au lieu de la soutenir au moment de son éviction , dénoncent aujourd'hui un méga scandale concernant l'amiante ! Mieux vaut tard que jamais !

    Si le public l'ignore ou veut l'ignorer, l'amiante continue de tuer, à Paris et ailleurs !

    Pourquoi ? Comment est-ce possible alors qu'on connaît les méfaits de ce produits sur la santé humaine ? Pourquoi tous les bâtiments publics n'ont-ils pas été désamiantés à ce jour ? Ma foi, l'article du MONDE ne peut pas être plus clair : pour des questions de gros sous et une volonté délibérée de la part des pouvoirs publics donc de l'Etat de laisser faire les coupables et PIRE de les protéger ! Car lorsqu'un Etat n'oblige pas les contrevenants à appliquer la loi sous peine de graves sanctions, en particulier si les vies humaines sont en danger, et bien cet Etat, qu'il soit de droite ou de gauche, est tout simplement COUPABLE !

    Face au fric, la vie humaine ne vaut pas un pet de lapin ! Je veux dire la vie humaine des gens ordinaires, les petits, les sans-grade, les insignifiants, car soyez assurés braves gens que les bâtiments qui abritent "l'élite" du pays ont dû être, ceux-là, parmi les premiers à être désamiantés sans regarder à la dépense, si tant est que l'amiante ait jamais été installée dans ces bâtiments là !

    Jusqu'à quand laisserons-nous perpétrer ces crimes sociétals sans rien faire que soupirer ? Ce sont vos vies qui sont en danger et pire, la vie de vos enfants et petits-enfants qui étudient ou travaillent peut-être dans un de ces bâtiments que l'Etat refuse de faire désamianter sous prétexte que ça coûterait trop cher !!

    Voici l'article publié ce jour par LE MONDE dont certains passages sont à faire dresser les cheveux sur la tête et faire bondir le taux d'adrénaline des lecteurs tant les arguments avancés par les responsables, en particulier le Préfet, sont d'un cynisme obscène et criminel !

    Au final les divers responsables se renvoient la balle et la seule juge capable de mettre de l'ordre dans tout çà et d'obliger les responsables à désamianter la tour a été mise hors-circuit, malheureusement les nouveaux juges moins "exigeant" que la juge Berttela-Geffroy, sauront laisser traîner assez longtemps pour que les employés des plus bas échelons tombent malades, meurent sans indemnités et que l'amiante se dilue de lui-même, au bout de quelques milliers d'années, dans l'atmosphère ....

    Décidément, la fable de Mr de la Fontaine "Les animaux malades de la peste" qui conclue  : "Selon que vous soyez puissants ou misérables les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" reste plus que jamais d'actualité !

    Tour Montparnasse

    L’air de la tour Montparnasse saturé d’amiante

    LE MONDE | 11.12.2013 - Par Emeline Cazi

    Peut-on encore désamianter la tour Montparnasse avec 5 000 salariés à l'intérieur ? Deux cents pompes mesurent en permanence le taux de fibre d'amiante présent dans l'air du bâtiment. Lorsque les seuils réglementaires de 5 fibres par litre d'air sont dépassés, les chantiers de désamiantage dans la tour sont systématiquement montrés du doigt. Mais un pré-rapport d'expertise remis aux copropriétaires, à la préfecture, à l'inspection du travail et dont Le Monde a pu prendre connaissance montre que ces chantiers ne sont pas les seuls responsables et que la pollution vient aussi des gaines d'aération.

    Cette mission d'expertise avait été commandée cet été par le préfet après une alerte à l'amiante détectée aux 33e, 35e, 37e, 44e et 45e étages de la tour. La société Amundi et l'assureur CNP avaient d'ailleurs fait évacuer leurs salariés. Le mauvais confinement du chantier des escaliers de secours était fortement suspecté d'être à l'origine de cette nouvelle alerte, mais par acquit de conscience, le préfet de Paris avait demandé à un expert de rechercher s'il n'y avait pas d'autres causes. L'inspection du travail et la caisse régionale d'assurance maladie (Cramif) soupçonnaient fortement les gaines d'aération et les gaines techniques de disperser l'amiante à tous les étages.

    UN TAUX ALARMANT DE 98,8 FIBRES PAR LITRE

    Dans sa note d'étape, l'expert précise qu'il remettra ses conclusions définitives en janvier 2014 mais il confirme dès à présent la crainte de l'inspection du travail : les parois des gaines techniques sont amiantées et les gaines d'aération ventilent les poussières à tous les étages. Ces conclusions pourraient donc expliquer les dépassements enregistrés à des étages refaits à neuf, et alors qu'aucun chantier de désamiantage n'avait lieu à proximité. Ainsi, les 21 et 22 novembre 2012, la pompe installée au 48e étage, dans les bureaux du Conseil régional d'Ile-de-France, avait affiché un taux alarmant de 98,8 fibres par litre.

    Les opérations de désamiantage sont à l'arrêt depuis cet été. Début octobre, pourtant, une pompe a enregistré un taux de 11,4 fibres par litre au niveau – 1. Un autre dépassement a été signalé en novembre. Des câbles électriques n'auraient pas été suffisamment nettoyés. Il n'empêche, des employés de l'immeuble et même le grand public, car les clients du centre commercial fréquentent les parkings, ont pu être exposés, sans le savoir, à des taux d'empoussièrement bien supérieurs à la réglementation.

    Cinq mille personnes travaillent tous les jours dans la plus haute tour de Paris. Le désamiantage du bâtiment, symbole des années 1970, lancé au milieu années 1990, a déjà coûté plus de 250 millions d'euros à ses propriétaires. Des étages entiers sont censés être vierges de toute trace d'amiante, mais il reste encore le centre commercial, le hall de la tour, des zones techniques à dépolluer. La fin des travaux, prévue initialement pour 2009, a été décalée à 2012, puis de nouveau repoussée à 2017. Mais au vu des conclusions de l'expert, est-il raisonnable de continuer à faire cohabiter ces chantiers avec une activité de bureau ?

    « AVEC TOUS CES EMPLOIS, VOUS N'Y PENSEZ PAS »

    L'évacuation de la tour n'est pour le moment pas à l'ordre du jour. « A deux semaines de Noël, avec tous ces emplois, vous n'y pensez pas », répond la préfecture. Des réunions organisées avec le préfet, les propriétaires et l'inspection du travail, il ressort qu'on s'oriente plutôt vers un confinement renforcé des chantiers avec une attention particulière portée sur les gaines d'aération. « C'est coûteux et complexe, mais techniquement c'est possible », confirme un expert. « Sauf que les chantiers de désamiantage ne sont jamais parfaits. Les entreprises vivent tellement avec l'amiante qu'elles minimisent les risques et n'appliquent pas toutes les procédures », nuance un inspecteur du travail sous couvert d'anonymat.

    Les bureaux d'Amundi sont déserts depuis cet été. L'employeur, qui, comme tous, a l'obligation de préserver la santé de ses salariés, n'est pas certain que ses cadres ne respireront pas de poussière d'amiante s'il les rapatrie. Ce mercredi, les volontaires sont invités à venir ranger leurs affaires mais ils ne s'attarderont pas.

    Les plus inquiets pour leur santé, et certainement les plus exposés, sont les salariés les moins qualifiés de la tour. C'est souvent le cas dans les dossiers d'amiante. Les employés du ménage, les hommes d'entretien, les électriciens interviennent à tous les étages, dans des locaux toujours pollués.

    LES POMPIERS SANS MASQUE NI COMBINAISON

    Les pompiers de la tour qui passent la tête dans les faux plafonds pour réarmer les clapets de sécurité ne portent ni masque ni combinaison. « Ça affolerait les clients », leur a répondu leur responsable. Les gardiens ont reçu l'ordre de ne plus faire de rondes dans les étages où les seuils d'alerte sont dépassés. Si par malchance ils se sont retrouvés sur la zone sans le savoir, leur employeur leur délivre une « attestation d'exposition au risque amiante », mais cela s'arrête là.

    Une poignée d'entre eux a essayé de monter un collectif, sur le modèle de celui de Jussieu, mais pour le moment, ils sont quatre. Certains ont été refroidis par la situation de deux de leurs collègues, « sans salaire depuis juillet parce qu'ils ont dénoncé la présence d'amiante dans la tour. La nouvelle société de sûreté désignée par le syndic a refusé de les reprendre », déplore Henri Curot, l'un des pompiers de la tour. A lui seul, il détient une quinzaine de fiches d'exposition à l'amiante depuis 2011. « Les autres salariés ne se parlent pas, et la notion de "risque amiante" n'évoque rien aux cadres de banque », regrette-t-il. L'inspection du travail ne peut pas obliger les employeurs à évacuer leurs locaux, mais elle a fait savoir qu'elle soutiendrait le droit de retrait des salariés.

    Icade, le syndic de la tour, n'a visiblement pas la même appréciation de la situation. Les copropriétaires ont lu la « note d'étape rassurante de l'expert » et se félicitent qu'elle « confirme l'absence de toute pollution par l'amiante dans la tour ». Sûrs de leur fait, ils envisagent même d'attaquer l'arrêté du mois d'août, gênés que le préfet les oblige à évacuer les locaux s'ils n'apportent pas « de mesures efficaces » pour « traiter la source d'émission » en cas de dépassement de seuil. « Supposons que la pollution soit liée à un acte malveillant », imagine Jean-Marie Pierrel, président du syndic, « on ne pourra jamais trouver la cause ».

    Depuis le 4 octobre, deux juges d'instruction du pôle de santé publique de Paris enquêtent sur la pollution de la tour. C'est à eux que reviendra la tâche délicate de déterminer qui des employeurs, des propriétaires ou des chefs d'entreprise est responsable de la mise en danger de la vie des salariés.

     

     

     

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