LES ALMOGAVARES

           On ne sait absolument rien des origines des Almogavares, ni des circonstances ou des faits liés à leur apparition qu'on juge aux environs du XIe pour une épopée qui s'achèvera au XIVe siècle. La première mention qui nous est parvenue procède des luttes entre chrétiens et musulmans à l'époque des croisades. Pourtant nous trouvons des précédents à cette façon particulière d'être et de lutter dans la péninsule ibérique ancienne. On s'étonne de constater cette constance avec laquelle on retrouve des modèles humains déterminés, presque des archétypes, à travers l'Histoire, peut-être la révision de quelques faits peut-elle jeter quelque lumière sur une origine chargée d'inconnu.

      Les almogavares (prononcez "almogabare") étaient des mercenaires catalans. Ils avaient pour particularité de ne pas avoir d'armes de défense (boucliers, écus, etc.) ni harnachement d'aucune sorte (côte de maille, armure). Ce mépris du danger inspirait une crainte superstitieuse chez leurs adversaires qui les croyaient invincibles, et de fait ils l'étaient car lorsqu'on ne peut pas se défendre : on attaque !

        Au long de leur Histoire on s'aperçoit que les catalans en général, et pas seulement les almogavares, sont agiles et habiles dans la lutte, aiment avec hauteur leur indépendance et la défendent avec fanatisme, s'opposent à toute soumission, y compris au pouvoir politique de leur propre peuple ou tribu. Incapables de surmonter leur tendance à la dispersion et à la liberté personnelle au bénéfice d'unités politiques amples et puissantes, leur valeur et leurs sacrifices seront de ce fait stériles et ils ne pourront éviter la domination étrangère. Ils seront vendus, trahis, mais jamais humiliés.

       

           Les almogavares n'ont jamais vraiment été nombreux, à peu près 5000. Toujours accompagnés de cavaliers dans leurs attaques, ils étaient équipés d'armes de jet particulièrement efficaces. Leur tactique était relativement simple mais efficace : En début de combat les catalans déstabilisaient l'ennemi par un tir nourri et ininterrompu de flèches. Les dégâts étaient importants et laminaient la confiance de leurs adversaires.  Ensuite les almogavares attaquaient "en meute" dans des corps à corps d'une extrème violence, soutenus par les cavaliers.

       Les Vêpres siciliennes et la conquête
      de la Sicile par les Catalans (1282)

      Ramon Muntaner chroniqueur Catalan (1265-1336)

      Un de leurs chefs, le noble Ramon Muntaner décrit le costume des almogavares comme étant d'une extrême simplicité. Ceux ci ne portent pas de cuirasse, ni d'arme défensive, pour vêtement, seulement des jacquettes de peau ou de laine serrées à la taille; ils sont chaussés d'espadrilles, leurs jambes sont protégées de plaques de métal appelées Antiparés. Durant les combats, ils portent un bassinet de fer en guise de casque, sinon une résille coiffe leurs têtes. Ils possèdent une longue épée à deux mains, un court poignard à la ceinture, certains portent quelques traits durcis au feu ; accoutrement somme toute assez misérable pour l'époque, ou côtes de mailles, armures, boucliers et autres arnachements de protection étaient de mise mais avaient de nombreux désavantages, dont le principal était celui de peser mille morts et épuisaient ceux qui en étaient accoutrés. Les catalans restaient agiles et libres de combattre sans entrave ce qui s'avérait fort profitable, face à des adversaires qui marchaient au ralenti.
          Lorsque Charles d'Anjou les vit, devant les remparts de Messine, il ne put s'empêcher d'ironiser sur les troupes de Frédéric III. Un almogavara proposa d' en combat singulier un des chevaliers de Charles d'Anjou qui fut défait. Ce quaffronteri déclencha le combat et l'on vit  ces petits hommes hâlés, robustes fondrent sur l'ennemi renverser la chevalerie française, de fer vêtue et la massacrer.

      Le rite principal de ces aventuriers était une association par deux, en fraternité d'armes qu'ils appelaient "frères jurés", chacun des deux se dévouant entièrement à son frère.

           D'une grande qualité morale entre eux, leur force tenait en quatre mots : sobriété, endurance, vigueur, souplesse ... Après une victoire, ils menaient des orgies bruyantes, le reste du temps, leur régime étaient sobre et frugal, du pain, de l'eau, des herbes.

      Un de ceux qui sut fidéliser autour de sa personne les indomtables almogavares, se nommait Roger de Flor, de son vrai nom Roger Blum (fleur en allemand) . Son père servait sous les ordres de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen, au rang de fauconnier. Quant à sa mère elle descendait d'une famille noble de Brindisi. Dans cette ville, l'enfant grandira, jouant sur le port. Il y sera remarqué par un chevalier de l'Ordre du Temple, qui, demandant à sa mère de lui donner une formation, le prendra sous sa protection. Ainsi notre Roger, devint un excellent marin et chevalier du Temple.

      En 1291, lors de la chute d'Acre, Roger se montra tel qu'il fut sa vie durant : intrépide et sans scrupule. De ses mains, il tua un chef ennemi, pris un étendard aux infidèles, mais lors de l'évacuation de la ville, il n`embarqua que des femmes sur sa nef, auxquelles il extorqua des sommes considérables pour finalement les revendre comme esclaves sur un marché maure. A cause de ce singulier trafic l'Ordre du Temple le chassa de ses rangs. Roger se réfugie alors à Gênes. Avec l'argent récupéré de la vente des femmes qu'il aurait dû protéger, il équipe de longues nefs et va se livrer à la piraterie, avec une propension à attaquer les bateaux sarrasins. Grâce à son habilité de Nautonier pour ravitailler Messine, Frédéric le nomme vice amiral de sa flotte et membre de son conseil.

      Mais la paix fut bientot signée et il était temps pour Roger de Flor de quitter la Sicile, pour prêter main forte à Andronic II. Avec 1500 chevaux, 5000 Almogavares, et leurs familles s'embarquèrent  Cap sur la Grèce !!! Débarquées en Asie Mineure, nos troupes catalanes firent merveilles. Au cri de « Aragon, Aragon, aiguisez les fers » ou encore "Fer ! Fer réveille-toi !", frappant le sol de leurs épées, leurs adversaires qui les avaient déjà combattus fuyaient à brides abattues. Après leurs victoires , les mercenaires catalans revinrent hiverner à Cyzique, sur la mer de Marmara.Pour l'empire grec, ce fut le revers de la médaille, car les catalans prirent leurs aises, des vacances tout frais payé par l'habitant ..

      Le 15 août 1304, au cri de « fer réveille toi ! » Nos almogavares écrasèrent une nouvelle fois les Turcs aux portes de fer, en Galicie, au pied du massif du Taurus.

      Mais, lors des périodes de paix, nos encombrants compagnons se livraient aux pires exactions ; ils pillaient, torturaient, dépouillaient leurs alliés grecs, n'épargnant ni seigneur, ni bourgeois.

      Andronic se débarrassa de ses effrayants libérateurs en les envoyant combattre les Thraces, dans le Nord.

      Le frère juré de Roger de Flor, Bérenger d'Es-tença vint d'Espagne avec un renfort d'almogavares, Roger se dépouillera de sa dignité de Megaduc en faveur de Bérenger. Andronic en compensation dut élever Roger à la dignité de César. Pourvu de ce titre, Roger, se retira à Gallipoli avec ses hommes, ils s'y fortifièrent, amassèrent des provisions. Nous sommes fin octobre 1304, les almogavares étaient prés de 8000. Andronic avait un fils associé au trône, Michel IX. C'était un jeune homme actif et intrépide qui vivait parmi ses troupes en Thrace, face au péril Bulgare. Celui-ci nourrissait une haine tenace pour Roger de Flor, en qui il voyait un usurpateur. Roger âgé alors de 27 ans, est décidé à se réconcilier avec Michel IX. À l'encontre des avis de son ost, il partit pour une rencontre à Andrinople, à la tête de 300 cavaliers et 1000 piétons. A l'issue de 7 jours de fête, Michel fit exécuter par traîtrise Roger, ainsi que ses hommes d'escorte, à l'exception de 3 chevaliers qui parvinrent à se réfugier au sommet d'une église où ils résistèrent une journée au flot de leurs assaillants, ce qui forçat l'admiration de leurs adversaires


      Bérenger d'Estança, désigné nouveau chef des compagnies Catalanes, envoya au Basiléus une délégation. Lorsque ceux-ci, quittèrent Constantinople après leur ambassade, tous les espagnols y résidant furent égorgés. Quant aux 26 ambassadeurs, arrivés à Rhaedestos, ils furent arrêtés par leur escorte, et écartelés aux abattoirs de la ville. Michel attaqua Gallipoli par surprise en avril 1305. Les almogavares au nombre de 3700 hommes avec 206 chevaux se trouvèrent sans défense face au 44 000 hommes de Michel. Les combats durèrent 15 jours, au rythme de deux affrontements par jour, les Catalans perdirent 1000 hommes.

      Pour ne pas subir de trahison de la part des autochtones vivant sur l'île, ils massacrèrent tous les êtres vivants n'étant pas des leurs. Bérenger cingla avec sa flotte sur la ville d'Héraclée, qui tomba sous ses coups d'audace, la place fut prise, pillée, la population suppliciée avec raffinements de cruauté. On coupa mains, oreilles, nez, puis on livra la ville aux flammes. Pendant le retour, la malchance et la traîtrise se présentèrent sous la forme de 17 galères génoises, qui accueillent Bérenger à leur bord, puis le massacrèrent lui et ses hommes.

      Les almogavares, restés à Gallipoli tinrent conseil, élirent un nouveau chef, Bernard de Rocafort, et devant la proposition de faire face à des forces dix fois supérieures ou de faire retraite, s'indignèrent, et brûlèrent leurs nefs. La premiere rencontre avec l'armée byzantine eut lieu le 4 juin 1305, aux cris de : «En avant ! En avant ! Aragon! Aragon! St Georges! St Georges! » Ils tueront 2 fois plus d'hommes qu'ils n'étaient eux-mêmes.
      Le Basiléus Michel rassembla le reste de ses troupes défaites ainsi que celles qui lui restaient, et décida de poursuivre par une seconde bataille. Lorsque la nouvelle leur parvint, que décidèrent nos almogavares? Muntaner leur biographe, nous donne des précisions sur leurs choix. « Dieux et les bienheureux St Pierre, St Paul et St Georges, qui leur avaient fait obtenir la victoire, les feraient encore triompher. »

      Ainsi ils décidèrent de quitter Gallipoli pour ne pas être assiégés, marchant à la rencontre des troupes du Basiléus.
           À 3 journées de marche, les armées ennemies, s' ignorèrent jusqu'à ce que les feux allumés signalent à chacune la présence de l'autre. Comme de coutume nos almogavares attaquèrent au matin, défaisant leurs adversaires. Michel blessé, transporté au château d'Aspres, ce fut le signal de la déroute, avec plus de deux milles grecs tués. Dés ce jour, nos almogavares ravagèrent les régions de l'empire byzantin mettant à sac toute cité, mises à part, Constantinople, Andrinople, Salonique et Christopole. Une mention particulière pour la ville de Rhaedestos où la vengeance de nos routiers fut terrible. La population entière fut suppliciée; Ils tuèrent habitants et animaux, firent pèle-mêle 4 montagnes de débris sanglants. C'est à ce moment, que Thibaud de Chepois, maître des arbalétriers de Philipe le Bel et des troupes françaises de Grèce s'emparèrent de la personne de Rocafort, il le livrèrent au roi Robert de Naples, qui le jeta dans un cul de basse fosse, où il périt misérablement.
      Mais celui-ci fut vengé le 13 mars 1311, sur les bords du lac Copaïs, où Gauthier de Brienne et la chevalerie française subit un effroyable désastre face à nos almogavares.
      Après cette victoire, ils s'assurèrent une nouvelle existence, ils se partagèrent femmes, butins, châteaux et titres, ce qui leur donna une bonne position. Leur dernier chef Bérenger Estanyd, s'arrangea pour les maintenir toujours en état de guerre permanente car sans la guerre, ceux ci n'auraient put subsister.
      Quant à Ramon Muntaner, leur compagnon historien, il se comporta en vassal fidèle, rejoignit la Sicile et son roi Frédéric, défendit les domaines de l'île de Djerd que le roi lui avait octroyés. Il se maria avec son amour de jeunesse qu'il n'avait pas vu depuis 10 ans.
      C'est à lui que nous devons ces écrits, qui sont en catalan ...

      Chapitre 64 des Chroniques de Ramon Muntaner

      Chronique (1325-1328), extrait

      Comment les habitants de Messine furent bien fâchés, quand ils virent lesalmogavares aussi mal accoutrés ; comment les almogavares, voyant cela, firent une sortie et tuèrent plus de deux mille hommes dans le camp du roi Charles ; et comment les Messinois furent honteux de leur jugement.

      " Lorsqu'on apprit à Messine que les almogavares étaient entrés dans la ville pendant la nuit, Dieu sait la joie et le réconfort qui furent par toute la cité. Le lendemain matin, les almogavares se disposèrent au combat. Les gens de Messine, les voyant si mal vêtus, les espadrilles* aux pieds, les antipares* aux jambes, les rézilles sur la tête, se mirent à dire : «De quelle haute joie sommes-nous descendus, grand Dieu ? Quels sont ces gens qui vont nus et dépouillés, vêtus d'une seule casaque, sans bouclier et sans écu ? Si toutes les troupes du roi d'Aragon sont pareilles à celles-ci, nous n'avons pas grand compte à faire sur nos défenseurs.»

      Les almogavares qui entendirent murmurer ces paroles, dirent :

      «Aujourd'hui on verra qui nous sommes.» Ils se firent ouvrir une porte, et fondirent sur l'armée ennemie avec une telle impétuosité, qu'avant même d'être reconnus ils y firent un carnage si horrible que ce fut merveille. Le roi Charles et ses gens crurent que le roi d'Aragon était là en personne. Enfin, avant qu'on sût avec qui on avait affaire, ceux de l'armée eurent perdu plus de deux mille des leurs, qui tombèrent sous les coups des almogavares. Ceux-ci prirent et emportèrent dans la ville tout ce qui tomba entre leurs mains, et rentrèrent sains et saufs.

      Quand les gens de Messine eurent vu les prodiges qu'avaient faits ces gens-là, chacun emmena chez lui plus de deux cavaliers ; ils les honorèrent et les traitèrent bien ; hommes et femmes furent rassurés ; et cette nuit-là il se fit de si belles illuminations et de si grandes fêtes que toute l'armée ennemie en fut ébahie, affligée et effrayée."

       * espadrilles : sandales à lacets en corde et tissus qui existent encore aujourd’hui  

      * Antipare : Pièce qui couvrait le devant de leurs jambes.

       

      Les catalans à Byzance

           Inactifs depuis 1282 et la conquête de la Sicile, les almogavares étaient en manque d'action. Au début du XIVe siècle une partie d'entre avaient choisi de suivreRoger de Flor.

      Ils furent appelés par l'empereur de Byzance, Andronic II pour protéger son empire menacé par ses voisins bulgares et turcs. Les almogavares partirent de Sicile en 1302, avec 38 bateaux, 5000 soldats et 1500 cavaliers, plus leurs femmes et enfants. Ils furent accueillis en libérateurs mais s'attirent les foudres des génois, qui étaient déjà sur place et faisaient du commerce. Au printemps commence la campagne de Turquie (1303). Ils coulent la flotte turque à Marmara, puis remportent la victoire de Germe le 15 mars 1303. 5000 turcs sont tués, et dans le camp ennemi ils récupèrent des trésors. De retour à Byzance, ils sont acclamés pour avoir réussi à mettre en fuite l'ennemi en seulement une semaine.

      Puis une deuxième bataille eu lieu dans le but de libérer Philadelphie. Elle se déroula à Aulax, tout près, contre 8000 cavaliers et 12000 soldats. Ce fut à nouveau une victoire, Philadelphie est libéré. De là les almogavares partent à Manisa se reposer. 

      Au printemps 1304 on signale une nouvelle armée turque à Ephése. Appelés sur place les catalans engagent le combat et obtiennent une nouvelle victoire. Puis ils reçoivent 1000 soldats en renfort, arrivés avec le catalan Rocafort, leur chef. Tous ensemble ils poursuivent les turcs jusqu'en Arménie, à Toros, où les forces turques s'étaient concentrés. Malgré le surnombre des troupes de l'islam, les almogavares éparpillent l'ennemi.

      Cette victoire marque la plus lointaine victoire des catalans : Ils étaient bien au-delà du pourtour méditerranéen où ils excellaient habituellement.

      Dégradation des relations

      Mais à leur retour, les soldats eurent une mauvaise surprise : Manisa est fermée. La petite garnison a été massacré par les habitants car les catalans s'étaient trop mal tenus. Alors qu'ils allaient à nouveau attaquer la ville, mais cette fois pour leur propre compte, ils reçurent un message de Michel IX, fils d'Andronic, qui les rappellent à Edirne pour lutter contre les bulgares cette fois.

      Le trajet jusque là est long, les catalans se vengent de Manisa en pillant des villages sur la route. La réputation d'inflexibilité des almogavares se répand, mais également le sentiment d'injustice. Lorsqu'ils arrivent à Edirne, Michel IX les informe qu'il a signé un traité de paix avec les bulgares, il n'y a donc plus lieu d'attaquer qui que se soit. Les catalans vont alors se reposer sur la presqu'ile de Gallipoli.

      Et là nouvelle surprise, la solde promise par Andronic n'est pas payée.

      Devant l'affront, les almogavares se préparent à attaquer Byzance.

      Devant la menace, Andronic cède et leur laisse l'Asie Mineure.

      Un pacte est passé et les almogavares fondent un nouveau royaume, celui d'Asie, qui vient en supplément de celui de Valence, de Corse, de Sardaigne, etc.

      Un nouvel événement survient : Michel IX fait assassiner Roger de Flor, que la plupart des almogavares reconnaissaient comme chef. Il s'empare de Gallipoli par surprise en avril 1306. Ne pouvant laisser les choses en l'état, les catalans récupèrent la ville et s'emparent de toute la presqu'île qu'ils dévalisent méthodiquement. Elle va alors se vider en un clin d'oeil et rapidement plus aucun byzantin n'y vit. Michel IX fait assiéger Gallipoli pour tenter de les en déloger, mais les almogavares font une sortie et parviennent à les mettre en fuite.

      Ils les poursuivent et bientôt s'emparent de la quasi totalité de l'empire byzantin, qu'ils pillent, marquant la chute de cet empire.

      Quand le Parthénon était catalan...

      En 1309, ils partent en Macédoine, puis se sera la Thessalie et Delphes, où ils s'arrêteront.

             Mais les catalans avaient besoin d'un employeur, et curieusement se sera Charles de Valois, un français, le frère de Philippe le Bel. Celui ci cherche à se constituer un royaume. L'armée se remet donc en route et prend peu à peu les terres aux grecs. Mais au moment de la prise de possession de Charles de Valois de son nouveau royaume, il refuse de payer et lance une armée française contre eux. La bataille aura lieu le 15 août 1311 au lac Copaïs, et ce fut une victoire catalane.

            Désormais maître de la Grèce, le fils de Frédéric III (roi de Sicile) devient duc d'Athènes. Les principales villes catalanes sont Athènes, Livadia et Thèbes.

            Par la suite les almogavares ne bougeront plus, ils arrêteront leurs conquêtes et le duché d'Athènes tombera en 1388 aux mains des villes de Florence et de Gènes, marquant la chute de cet étrange royaume catalan au bout du monde connu !

       

       * Une partie du texte sur les Almogavares a été prélevé sur le site HISTOIRE DU ROUSSILLON que nous recommandons vivement à l'attention de tous ceux qui sont intéressés par l'Histoire de la Catalogne http://histoireduroussillon.free.fr/Histoire/Histoire.php